Chez POUR, on n’est pas particulièrement passionné par ce que l’on appelle couramment la politique “politicienne”.Le situation actuelle de la non formation de l’Exécutif de la Région de Bruxelles-Capitale nous interpelle cependant.
● Tout d’abord, il faut bien constater en date du 15 janvier 2025, après 7 mois de ce que nous éviterons de qualifier de “négociations” (Quel programme ? Personne n’en sait quelque chose.) l’état des lieux du RIEN en Région de Bruxelles-Capitale.
Le PS (qui n’a pas perdu lors des élections régionales s’il n’a pas gagné), que l’on dit d’Ahmed Laaouej (ce dernier ayant été un des réticents, si pas un des opposants, lors des discussions, jadis, entre PS et NVA, suivi aujourd’hui par l’ensemble du PS bruxellois), nécessaire et incontournable pour la mise en place d’une majorité au Parlement bruxellois, a pris une position ferme, annoncée en août et qu’il a concrétisée fin 2024 : il est hors de question, pour le PS bruxellois, de monter dans un Exécutif régional dans lequel la NVA de Bart De Wever serait présente via Cieltje Van Achter, sa tête de file bruxelloise et Ministre des Affaires Bruxelloises de l’Exécutif flamand. À l’annonce de la composition de la partie néerlandophone de la majorité, en conséquence, le PS a quitté la table des négociations (“Ce n’est pas gentil, Ahmed. Cieltje, elle ne représente que 2 sièges sur 89 mais elle veut le bien, flamand et à droite bien évidemment, de la Région de Bruxelles-Capitale”).
La partie francophone de la majorité bruxelloise est donc réduite à ce jour aux seuls sièges du MR (qui, aux élections régionales, a gagné en absorbant à sa droite et à son extrême-droite droite et en pillant DEFI) et de Les Engagés (qui, aux élections régionales, a gagné en pillant DEFI et Ecolo), soit 28 sièges sur 72 sièges francophones, vu les refus d’Ecolo et de DEFI de rejoindre, après le départ du PS, cette “option de majorité”. Dans le cas d’Ecolo, après un premier courrier de propositions de compromis de Christophe de Beukelaer, alter ego Les Engagés de David Leisterh, dont tout le monde a pu constater “que ces propositions n’en étaient pas” et malgré les dernières manœuvre de séduction (“Que veut Ecolo pour monter dans la majorité régionale?”) de Zakia Kathabi (qui ne supporte pas le style macho-violent-néoviriliste de GLouB) par le nouveau “séducteur” namurois Maxime Prévost (qui, en Région de Bruxelles-Capitale, veut bien la fusion des zones de police, contre laquelle tous les chefs de zones se sont prononcés vu son inefficacité, mais pas celle des communes et des CPAS, dans lesquelles Les Engagés, qui, aux exceptions d’Anderlecht, de Schaerbeeck et de Watermael-Boisfort, se sont ailleurs présentés aux élections communales distinctement du MR), lequel Prévost n’a pas hésité à piller, aux élections de juin 2024 et d’octobre 2024, “les jardins verts et les parterres de fleurs” de la “princesse Ecolo aujourd’hui apparemment ardemment si désirée”.
Le PS (qui, officiellement, n’a pas renoncé à une alliance avec le MR et Les Engagés, s’il bouge, ne bougerait pas avant le résultat de la formation au niveau fédéral, le programme de ce gouvernement fédéral pouvant avoir des conséquences sur les politiques régionales, et “personne n’achète un chat dans un sac”) n’est cependant pas décidé à revenir aux négociations, ce malgré les déclarations de Charles Picqué (“ce vieil oncle Charlie”, qui affecte tant de jouer au vieux sage, sans doute pour faire oublier ses oublis et ses erreurs, et n’a plus aucune influence au PS bruxellois) ou celle de Rachid Madrane, voix solitaire (qui fut toujours si ouverte au MR et qui n’est plus président du Parlement de la Communauté Française).
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●Du côté néerlandophone, outre que l’on ne sait plus très bien si la reprise des “vieilles” (elles existent depuis plusieurs législatures) demandes flamandes de fusion des communes, des CPAS et des zones de police (Pourquoi pas des AIS ou Agences Immobilières sociales, des ALE ou Agences Locales pour l’emploi, des Sociétés de logement social ? Dans le cas des AIS et des ALE, leur fusion au niveau régional avec bureaux locaux au niveau communal serait pertinente, en termes d’efficience comme d’efficacité, plus que toutes les autres propositions de fusion.) a une signification effective dans le cadre des négociations régionales pour certains des interlocuteurs néerlandophones (lire les déclarations de Vooruit, notamment), par ailleurs on ne peut qu’être étonné des dernières déclarations de Bart Dhondt, nouveau président de Groen, qui déclare que la formatrice néerlandophone n’était pas au courant du veto mis par le PS à la NVA sinon elle aurait orienté les discussions côté néerlandophone avec le CDV et qui renvoie les “patates chaudes” (celle de la non transmission de l’information du veto PS à la formatrice néerlandophone et celle de la non- formation du côté francophone) au “formateur” David Leisterh, MR (“gentil flic dominé et poli” du couple Bouchez-Leisterh, on hésiterait à l’appeler formateur, vu ses piètres qualités en la matière, si par ailleurs, il dispose, appuyé par les communicants MR, de certains “dons” d’exposition médiatique, qui sonnent souvent creux, voir la campagne indirecte par des journalistes relais de fin d’année 2024 “Non, Ahmed, tu ne peux pas être formateur”). Également, on ne peut qu’être interpellé que l’accord néerlandophone implique tout d’abord la création d’un poste offert à l’Open VLD, poste qui suppose l’accord de la majorité francophone, non existante, et particulièrement bien rémunéré comme l’a révélé le VIF, également les nominations, excusez du peu, de dirigeants Open Vld à divers pararégionaux bruxellois, nominations qui ne peuvent aboutir que de procédures de recrutement non encore en cours et qui supposent également l’accord d’une majorité régionale aujourd’hui inexistante.
“On n’a pas de majorité pour gouverner ni de programme, mais on n’oublie pas de déjà se partager le gâteau et on en veut une grosse portion”, nouvelle variante de la BuurgerPolitiek (Politique du citoyen, en français) de l’OpenVLD (et de ses amis MR)” ?
Un OpenVld bruxellois, qui a perdu les élections regionales, cornaqué aujourd’hui par Frédéric De Gucht (Le fils de Karel, ex Ministre gantois Open Vld des Affaires Étrangères, qui avait conseillé à son fils de ne pas faire de politique. De temps en temps, “faut écouter papa”, c’était une grande gueule,
un peu arrangeur au niveau fiscal, mais de bon conseil, le fiston n’ayant aucune expérience politique, manquant de sérieux et n’ayant aucun sens de l’intérêt public), au discours antisocial effrayant (Diminuons les droits de successions et les droits d’enregistrement, soit creusons le trou budgétaire, et supprimons un certain nombre de mesures sociales, par exemple l’abonnement STIB à 1 euro, que le PS à indiqué il y a plusieurs mois comme intouchable, car pour Mr De Gucht fils, “On ne peut pas continuer comme ca”. Effectivement, faut bien financer, d’une manière ou une autre, les diminutions d’impôts unilateralement annoncées. Figurent-elles aussi dans l’accord néerlandophone ?).
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●Enfin, on aura compris des déclarations de GLouB (dont le MR a gagné les élections régionales en Région de Bruxelles-Capitale, soit 20 sièges sur 89 en 2024 au lieu de 13 + 3, soit 16 sièges sur 89 en 2019, mais n’est pas, à lui seul, majoritaire, contrairement à ce que laisse penser le verbiage communicationnel autoritariste de GLouB) tout l’intérêt qu’il trouve aux propositions de fusion des communes, des CPAS et des zones de police, celui d’assurer, en interface à la Région de Bruxelles-Capitale, un super niveau communal qui assure au MR une influence permanente, y compris et surtout dans le niveau des communes dans lesquelles actuellement il n’a plus d’influence depuis plusieurs élections communales ou dans lesquelles cette influence varie au gré des résultats variables des élections communales ou selon les répulsions locales
(certaines communes du Nord Ouest de Bruxelles étant un exemple en la matière, telles BerchemSaintAgathe et Ganshoren, où le MR a provoqué, aux élections communales, la répulsion des dirigeants locaux et des sections locales de son partenaire régional Les Engagés).
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● Planerait au-dessus des négociations en Région Bruxelles-Capitale, la menace de GLouB que “le fédéral” (qui ne dispose toujours pas d’une coalition et pour laquelle la NVA a promis, comme une des trois promesses à ses militants, un progrès en matière communautaire. En Région de Bruxelles-Capitale ? Mais il n’y a pas de majorité des deux tiers pour ce faire) “s’occupe de régler la situation politique de la Région de Bruxelles-Capitale” ou que “les présidents fédéraux, néerlandophones compris, des partis s’en occupe” ( à part GLouB, qui se surjoue, et peut-être Maxime Prévost, “si mal secondés en Région de Bruxelles-Capitale”, lesquels présidents, même Bart de Wever, sont intéressés à la chose et à faire exploser une bombe institutionnelle ?).
Lecture faite des dispositions constitutionnelles et institutionnelles qui règlent la Région de Bruxelles-Capitale, il n’existe aucun mécanisme qui autoriserait le “Fédéral” à tuteliser la formation et le fonctionnement politique de la Région de Bruxelles-Capitale.
Également, retourner à de nouvelles élections régionales n’est pas possible avant 2029 et l’on joue donc avec les cartes telles que distribuées.
Bien que le PTB-PVDA (qui a aussi gagné les élections régionales en juin 2024 et qui n’a jamais été recu par le formateur régional) ne souhaite pas participer à une majorité régionale, comme il l’a confirmé, et que les 3 députés régionaux dont dispose le team Ahidar (qui a aussi gagné les élections régionales en juin 2024) dans le collège néerlandophone aient être ostracisés par les libéraux francophones et flamands (Fouad Ahidar serait émmotionnel. Et GLouB, il a quel comportement ? Normal ?), la Région de Bruxelles-Capitale a voté “à gauche” (PS-VOORUIT-PTB-PVDA- Groen-Ecolo-Team Ahidar) aux élections régionales de juin 2024 en voix (53,40% des votes valables exprimés, une progression par rapport à 2019) et en sièges (48 parlementaires sur 89, soit la majorité dans chacun des 2 collèges francophone et néerlandophone, une perte de 2 sièges par rapport à 2019).
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●Les prochaines semaines devraient constater l’enlisement (ce qui signifie l’enfoncement complet dans un terrain marécageux) de la méthode “Bouchez-Leisterh” tant on voit mal comment ces “deux sous doués de la couture”, cela vaut aussi pour Christphe de Beukelaer, le compère Les Engagés de Leisterh, pourraient “faire passer des fils dans le trou d’une aiguille”. Il s’imposera donc de passer à autre chose.
Ce qui devrait signifier, pour la procédure, un autre formateur.
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●Quant au fond, dont on ne nous parle pas, vu la fin programmée au 31 janvier 2025 de la négociation fédérale, qu’elle débouche, ou pas, sur une coalition et un programme et ses effets et conséquences sur les politiques publiques en Région de Bruxelles-Capitale (réduction ou mise à zéro des subsides Beliris; fusion via une loi à majorité simple des zones de police bruxelloises; effet sur les CPAS bruxellois de la limitation à 2 ans des allocations de chômage;…), la discussion du futur programme du futur Exécutif de la Région de Bruxelles-Capitale devra survenir, une discussion qui n’ évitera pas la question “de la contrainte budgétaire” dans les politiques publiques tant en matière de dépenses que de recettes, comme on dit dans les avis du Conseil Supérieur des Finances ou de la Banque Nationale de Belgique.
C’est peu dire que certains ont en tête une veritable austérité budgétaire dans les dépenses des politiques publiques de la Région de Bruxelles-Capitale.
Du côté de la “gauche sociale”, pour la définir ainsi, pour ce qui concerne les politiques publiques de la Région de Bruxelles-Capitale, elle a ses demandes, exposées dans ses programmes, le plus souvent sectoriels ou sur une thématique précise, précisés pour les élections régionales et communiqués aux partis, elle a été “consultée” (cela ne veut pas dire “entendue”), elle a ses entrées ou elle les cherche. Des appels sectoriels ou sur un thème précis ont eu lieu.
Par exemple, celui des 400 associations du non marchand réclamant la mise en place d’un cadre temporaire pour assurer dès le 1er janvier et jusqu’à un budget 2025 “qui ne serait plus d’affaires courantes”, la prolongation effective et le paiement des subsides des programmes que ces associations gèrent au profit de 100000 bruxellois et le maintien des budgets pour 2025.
C’est bien mais cela reste, en fait, faible.
Cela ne crée pas un réel “rapport de forces” pour peser sur le contenu du futur programme du futur Exécutif régional.
A ce jour, aucune initiative commune, unificatrice, associant interrégionales syndicales des travailleurs, associations régionales de comités de quartiers ou environnementales ou écologiques, associations de services sociaux, mutuelles bruxelloises, associations de locataires ou pour le droit à l’habitat,… n’a été prise pour mettre ensemble, en évidence, les exigences que la “gauche sociale” revendiquerait dans les politiques publiques, tant en matière de maintien (ou d’augmentation pour certains programmes) de dépenses que d’absence de diminutions inutiles de recettes, du prochain Exécutif de la Région de Bruxelles-Capitale.
“Qu’en des termes gentils cela est dit, mais seront-ils compris?”
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Victor Serge