Le mois de DÉCEMBRE de Reporterre

Chaque mois, POUR vous présentera une sélection d’articles du magazine écologiste en ligne français Reporterre.net.
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 ARTICLE 1 

Fin de la COP29 : les pays riches imposent un accord « néocolonialiste »

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Au bout de la nuit, un accord sur la finance climatique (300 milliards de dollars par an) a été conclu. La somme, près de cinq fois inférieure à celle dont ont besoin les pays du Sud, a provoqué leur colère.

Bakou (Azerbaïdjan), reportage

La main crispée autour du marteau, Mukhtar Babayev transpirait de nervosité. Au cœur de la nuit, face à un hémicycle dans l’atermoiement depuis des heures, le président azerbaïdjanais de la COP29 a annoncé à toute allure l’adoption du texte phare des négociations. Dans la même précipitation, le bruit sec de l’instrument scellant les décisions s’est abattu. Et avant même que les interprètes n’aient fini de traduire, l’homme s’est levé et a enlacé le chef de la branche Climat des Nations unies, sous les applaudissements nourris. Verdict : les États présents à cette 29e conférence des parties à Bakou se sont engagés à verser 300 milliards de dollars (287 milliards d’euros) par an aux pays en développement, bien en deçà de la somme nécessaire comprise entre 1 000 et 1 300 milliards de dollars.

Les mines médusées, des observateurs se sont chuchotés leur incompréhension. Certains experts, assis à même le sol, avaient à peine débuté l’analyse de l’ultime version du texte, reçue quelques instants plus tôt.

Les 197 États membres avaient-ils brusquement accordé leurs violons sur le fameux « Nouvel objectif collectif quantifié », fixant l’aide financière allouée par les pays riches aux nations vulnérables à la crise climatique ? La quinzaine de débats allait-elle s’achever ainsi ? Pas du tout.

 

 ARTICLE 2 

« Vos poubelles, gardez-les chez vous ! »
La Malaisie malade des déchets occidentaux

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En Malaisie, les habitants sont excédés par les usines illégales de recyclage des déchets occidentaux. Pua Lay Peng, ingénieure et activiste malgré elle, se bat, avec d’autres citoyens, pour limiter cette dangereuse pollution.

Jenjarom (Malaisie), reportage

Elle n’en a pas l’air, mais Pua Lay Peng est une vraie terreur, du genre à donner des cauchemars aux businessmen véreux de sa région. À 52 ans, son tableau de chasse est bien rempli. Avec l’aide d’autres citoyens, elle a fait fermer des dizaines d’usines illégales de recyclage de plastique autour de Jenjarom, une ville de 30 000 habitants à une heure de route au sud-Ouest de Kuala Lumpur. Là-bas, Malais et Chinois (qui représentent 22 % de la population de la Malaisie) vivent dans deux quartiers bien séparés.

Cette ingénieure chimiste est devenue activiste en 2018 par la force des choses. « Des résidents tombaient malades, témoigne-t-elle. Ils toussaient sans arrêt, surtout la nuit, parfois jusqu’au sang. » Son enquête l’a rapidement menée à l’origine de ces maux : des petites usines de recyclage qui ont ouvert un peu partout à Jenjarom, au milieu de plantations de palmiers à huile, à côté d’exploitations agricoles ou près d’habitations, après que la Chine a fermé ses portes aux déchets occidentaux cette même année 2018.

Beaucoup d’entre elles, opérant sans permis, ne respectent aucune norme de pollution. Du lot de plastique qu’elles reçoivent, elles recyclent ce qui a de la valeur, et se débarrassent du reste — souvent en le brûlant la nuit, loin des regards indiscrets.