Comme dans la plupart des grandes villes, sous l’influence de la spéculation immobilière, le prix des loyers à Bruxelles ou à Paris n’arrête pas de grimper, ce qui oblige les plus démunis à s’installer en de lointaines périphéries. Le coût de leur trajet vers le travail se voit ainsi souvent fortement augmenté…
La ville de Vienne a une tradition historique, aujourd’hui quelque peu menacée, qui a permis à ses habitants d’éviter ces pénibles contraintes. Un article initialement publié par Equal Times et relayé sur les Bonnes nouvelles d’Olivier Bonfond, explicite cette politique très sociale dont profitent tous les Viennois. POUR relaie aussi cet excellent texte. AA – 10 février 2020 |
Le modèle viennois de logement social, une inspiration pour défier la crise du logement en Europe
Wolfram Mack, 63 ans, a habité quasiment toute sa vie dans l’ensemble de logements communaux Schmelz,
au cœur de Vienne, où il se sent « comme dans un village ».
Avec ses petits immeubles et ses nombreux jardins privatifs, l’ensemble Schmelz, dans le 15e arrondissement viennois, ressemble à un lotissement de banlieue cossue. Et pourtant, il s’agit bien de logements sociaux. Wolfram Mack a grandi et vit encore ici. Le retraité loue un 95m² pour 360€/mois, un prix en dessous de la moyenne des logements sociaux viennois, car il y habite depuis des décennies et n’envisage pas un seul instant de déménager : « C’est magnifique ici, c’est comme un village. On connaît tout le monde, on se sent en sécurité », assure l’ancien entrepreneur en plomberie. « Et puis, il y a 300 jardins en tout dans le lotissement ! On vit vraiment dans une oasis de verdure ».
Schmelz est l’un des plus vieux ensembles de logements sociaux de Vienne, appelés « communaux » lorsqu’ils appartiennent à la municipalité. Un héritage de la période de « Vienne la Rouge », entre 1919 et 1934, où la capitale autrichienne se fait bâtisseuse : au sortir de la Première Guerre mondiale, les conditions de vie sont désastreuses, de nombreuses personnes peinent à se nourrir, les plus pauvres s’entassent dans des logements insalubres.