À la suite du dernier scrutin européen, les commentateurs se sont joyeusement questionnés pour savoir qui de Madame Merkel ou de Monsieur Macron avait gagné. L’analyse permet le doute, par contre, il n’y en a pas pour savoir qui est le perdant. Le perdant, c’est la démocratie européenne.
Au lendemain des élections, il s’agissait de désigner ce que l’on appelle communément les topjobs européens, à savoir la présidence de la Commission européenne, la présidence du Conseil européen, celle du Parlement ainsi que celle de la Banque centrale européenne et de la haute représentation pour les affaires étrangères. Le Président de la Commission, appelé à succéder à Jean-Claude, Juncker occupera une fonction dont l’importance peut être assimilée à celle d’un chef de gouvernement, même s’il est contraint à construire son équipe avec les Commissaires proposés par les États membres.
Les « Spitzenkandidaten »
Le Traité précise que le Conseil européen doit, en tenant compte du résultat des élections européennes et après avoir procédé aux consultations appropriées, proposer au Parlement européen un candidat à la fonction de Président de la Commission européenne.
En 2014, le Parlement européen, se basant sur une recommandation de la Commission européenne visant à renforcer la formation d’une conscience politique européenne et la participation des citoyens, avait pu imposer que le président de la Commission soit désigné en fonction du résultat des élections européennes. Le Président de la Commission devant être la tête de liste de la liste européenne (le « Spitzenkandidat ») arrivé en tête. C’est sur cette base que Jean-Claude Juncker a été présenté et élu.
L’opposition de Macron
Pour accéder à l’intégralité de cet article, vous devez vous connecter (connexion) ou souscrire à l’Abonnement numérique.
Claude Rolin
[1] Christian GODIN « Le populisme faute de peuple » in Cités n° 77/2019.