La révolte des esclaves de Berbice en 1763: pourquoi faut-il s’en souvenir?

Grâce aux Archives nationales des Pays-Bas, nous avons pour la première fois accès aux lettres écrites par celui qui dirigea la toute première grande révolte d’esclaves aux Amériques. «L’importance de la révolte des esclaves de Berbice dépasse de loin les seuls Pays-Bas», estime le professeur Salverda du University College à Londres.

L’installation intitulée Rebellion & Freedom (Rébellion et Liberté), présentée aux Archives nationales de La Haye, retrace l’histoire de trois soulèvements et de leur impact sur la société néerlandaise d’hier et d’aujourd’hui. Trois documents historiques de première importance y sont exposés.

Tout d’abord, il y a la déclaration de 1588 par laquelle les Néerlandais proclamèrent leur liberté et leur indépendance vis-à-vis du roi d’Espagne Philippe II. Viennent ensuite deux documents datant de 1795: la première Constitution de la république batave, organisée selon les principes de la Révolution française, en combinaison avec une requête imprimée, signée par deux cents femmes néerlandaises. Elles y exigent, en vertu de la Constitution, l’égalité des droits en tant que citoyennes.

On y voit exposées les lettres qu’écrivit Coffy, le chef de la révolte des esclaves de Berbice, au gouverneur des Pays-Bas ayant pris la fuite à bord de son navire. Dans ces écrits, Coffy propose aux deux parties de négocier et d’accepter à Berbice la coexistence pacifique des Noirs libres aux côtés de leurs anciens maîtres néerlandais.

Ce qui suivit fut, au contraire, une très violente répression de la révolte par les Néerlandais. C’était l’époque où les Néerlandais étaient connus dans le monde entier pour les cruautés inouïes qu’ils commettaient envers leurs esclaves au Suriname –faits décriés par Voltaire dans son Candide (1759), par l’abbé Raynal dans sa célèbre Histoire des deux Indes (1774) –le complément colonial à l’Encyclopédie de Diderot– ou encore par Stedman dans son Narrative of Five Years Expedition Against the Revolted Negroes of Surinam (Chronique d’une expédition de cinq ans contre les insurgés Noirs du Surinam) (1796) avec des illustrations empreintes d’horreur de la main de William Blake.

De manière presque incroyable, la correspondance de Coffy survécut au sein des Archives nationales. Et grâce à cette découverte extraordinaire, nous sommes maintenant pour la première fois en mesure de lire ses propos couchés par écrit.

Pour lire la suite, rendez-vous sur le site des Plats Pays : https://www.les-plats-pays.com/article/la-revolte-des-esclaves-de-berbice-en-1763-pourquoi-faut-il-sen-souvenir/

Par Reinier Salverda, traduit par Marieke Van Acker, Arthur Chimkovitch


Source : https://www.les-plats-pays.com/article/la-revolte-des-esclaves-de-berbice-en-1763-pourquoi-faut-il-sen-souvenir/