La finance privée veut dominer le monde

La politique financière[1] est l’ensemble des règles, des modalités et des institutions qui gouvernent l’épargne et l’investissement d’un pays via, entre autres, la monnaie. Elle était, jusqu’il y a peu, une des prérogatives majeures des pouvoirs publics, en principe au nom et dans l’intérêt de tous les citoyens et des relations justes et coopératives entre les peuples de la Terre. Hélas, la réalité est que, ces dernières décennies, la finance (non seulement nationale et locale mais aussi internationale et mondiale) est passée graduellement sous le contrôle de plus en plus étendu et fort d’acteurs financiers privés mondiaux (banques, assurances, fonds d’investissement, marché des capitaux) avec, qui plus est, le soutien et la collaboration des acteurs publics (États, organismes internationaux inter-gouvernementaux tels que la Banque Mondiale).

Les orientations économiques détournées au profit de quelques-uns

En conséquence, la politique financière est aujourd’hui majoritairement gouvernée par et pour les intérêts privés des plus grands détenteurs de capitaux. L’utilité et la priorité des investissements (mêmes publics) sont évaluées surtout en fonction de leur rendement monétaire et non pas en fonction des besoins et des droits des citoyens, de tous les habitants de la Terre (toutes espèces vivantes comprises). La finance est devenue spéculative (tirer de l’argent de l’argent, à la vitesse du millième de seconde) et technocratique. Les citoyens et leurs représentants élus n’ont plus aucune réelle influence sur les choix financiers de leur pays. Les marchés financiers mondiaux comptent beaucoup plus que les parlements nationaux. Idem en ce qui concerne le parlement européen. La finance est de plus en plus dissociée de l’économie réelle. Ainsi, la finance est-elle souvent représentée comme un grand « casino financier mondial ».

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Riccardo Petrella