Ce 14 mars, la Cour suprême britannique a rejeté l’appel de Julian Assange, qui contestait son extradition vers les États-Unis. En première instance, la magistrate avait refusé l’extradition au motif du danger qu’Assange se suicide, en raison des conditions drastiques auxquelles il serait soumis dans les prisons des Etats-Unis (prison supermax, régime d’incarcération semblable à celui des terroristes, etc). Les Etats-Unis avaient interjeté appel de cette décision, en présentant des garanties de bon traitement, et obtenu gain de cause devant la Cour d’appel – en dépit du caractère peu convaincant de leurs arguments au regard d’expériences antérieures. « Trop facile de venir avec ça après le jugement », avaient rétorqué les avocats d’Assange, qui avaient porté l’affaire devant la Cour suprême avec plusieurs arguments.
La Cour Suprême britannique rejette l’appel de Julian Assange
Un contexte post-brexit
La décision de la Cour suprême n’est pas vraiment une surprise. Une particularité – d’ailleurs très contestable – du système judiciaire britannique, est que les possibilités d’appel sont soumises à une forme d’« autorisation préalable » et la Cour n’avait autorisé l’examen que d’un seul des motifs exposés par la défense, sur la question de savoir si la juge de première instance aurait dû demander aux États-Unis des garanties sur le régime carcéral, ou si les États-Unis auraient dû les apporter spontanément. La Cour suprême rejette l’argument de la défense d’Assange. Le jugement de première instance, qui refusait l’extradition, est donc réformé, et il appartient à présent à la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, de décider de l’extradition de Julian Assange. La position du gouvernement de Boris Johnson à l’égard des USA dans un contexte post-brexit, et la position générale de cette ministre particulièrement répressive laissent penser qu’elle se prononcera en faveur de l’extradition.