Une grève historique des enseignants a eu lieu en Pologne. Entre 500.000 et 600.000 enseignants se sont déclarés en grève illimitée dès ce 8 avril 2019 et près de la moitié des écoles ont été mises à l’arrêt dans l’ensemble du pays, jusqu’à 80% dans certaines régions. Les médias francophones, s’ils ont quelque peu relayé ces faits le jour-même, n’ont pas donné suite aux nouvelles. Côté presse belge, c’est silence radio à une exception près. Le combat est pourtant loin d’être terminé et la grève a été suspendue depuis le 27 avril, jusqu’à nouvel ordre.
Enseignants polonais : parmi les pires conditions salariales de l’OCDE
Les revenus des enseignants polonais n’atteignent pas le salaire moyen polonais, même en fin de carrière. Les enseignants débutants, quant à eux, gagnent deux fois moins qu’un caissier ou qu’un chauffeur de bus et sont considérés comme insolvables par les banques. Et pour cause : ils touchent entre 400 et 800€/mois et comptent parmi le personnel pédagogique le moins bien rémunéré de l’OCDE. C’est pourquoi, les instituteurs et les professeurs du secondaire se sont battus pour une augmentation de 30% de leur salaire (environ 1 000 zlotys, soit environ 250€), et ce afin d’essayer d’atteindre la barre du salaire brut moyen du pays.
Depuis 1993, aucune grève des enseignants n’a connu une telle ampleur. Les revendications ne concernent pas uniquement une hausse salariale mais également de meilleures conditions de travail. Notons qu’en Pologne, la grève des enseignants n’est autorisée que lorsque leurs revendications portent sur les salaires. Cependant, les grévistes ont aussi formulé plusieurs autres demandes.
Pour accéder à l’intégralité de cet article, vous devez vous connecter (connexion) ou souscrire à l’Abonnement numérique.
Natalia Claasen
[1] Le système des collèges (gimnazjum) ayant été aboli récemment par une réforme, la dernière vague d’élèves au collège passe ses examens finaux et un nouvel examen national est prévu pour les élèves en « 8ème année ». Dans ces circonstances, les deux examens doivent être tenus. Bien avant la grève, le secteur de l’enseignement critiquait déjà les réformes à répétition du gouvernement.