Fraude aux aides sociales : la rengaine reprise par les Travaillistes au Royaume-Uni

Le gouvernement de Keir Starmer recycle les projets des précédents gouvernements conservateurs. Dernier marqueur, l’annonce durant la conférence du parti de sa volonté de lutter contre les fraudes aux aides sociales.

Après la décision au début de l’été de maintenir le plafond des allocations familiales aux familles de deux enfants maximum, alors que toutes les études montrent que cela maintient 250 000 enfants dans la pauvreté au Royaume-Uni. Puis celle de supprimer l’aide au chauffage des retraités début septembre, que nous préparait ensuite le nouveau gouvernement travailliste ?

C’est Keir Starmer qui l’annonce lui-même la semaine dernière à la tribune de la conférence annuelle du Parti travailliste : il faut s’attaquer aux abus sur les aides sociales. Il y aurait, parait-il, jusqu’à 1,6 milliards de livres à récupérer sur les 5 prochaines années (finalement guère plus de 300 millions par an et nettement moins que les Tories qui prévoyaient 9 milliards d’ici 2027/28). Et pour cela, des moyens inégalés seront mis en oeuvre. Une nouvelle loi promulguée par le ministère du travail obligera les banques à fournir des renseignements sur les finances de personnes qui « pourraient avoir reçu un trop-perçu, » peu importe si l’erreur vient des organismes payeurs. Le contrôle pourrait s’étendre aux comptes bancaires connexes, comme ceux des propriétaires, des membres de la famille, des partenaires ou même d’anciens partenaires. Il est prévu d’embaucher 2500 fonctionnaires pour la lutte contre ces abus.

 

La reprise des plans du gouvernement conservateur

Ce n’est en fait rien de moins que le plan du précédent gouvernement conservateur, mais qui avait été remisé au placard à l’annonce des élections en juin. Une loi nommée Fraude, Erreur et Dette remplacera donc le précédent projet. Et peu importe que des juristes aient averti que « les plans du gouvernement pour la surveillance des comptes bancaires sont susceptibles de violer la loi sur la protection de la vie privée et pourraient constituer une discrimination illégale. » Personne ne sera surpris d’apprendre que lorsque ces mêmes mesures avaient été proposées par le gouvernement de Rishi Sunak, le Labour (et Starmer en tête) s’y était fermement opposé.