Femmes dans l’histoire

Deux récits habilement entrecroisés, à 150 ans de distance. Le lien principal : une maison bancale, prête à s’écrouler (métaphore de l’Amérique du XXIe siècle, ou d’un système en voie d’effondrement ?). Aujourd’hui, Willa gère une famille compliquée : un mari optimiste convaincu (« Elle gérait les crises. Il surfait sur les vagues »), deux enfants devenus jeunes adultes en conflit perpétuel, un petit-fils, un beau-père, Nicks, lourdement handicapé, réactionnaire et caractériel, plus une maison pleine de fissures. Et une situation financière catastrophique : le magazine qui l’employait comme journaliste a fait faillite, et son mari a perdu son poste d’enseignant. Willa découvre aussi, avec effarement, le coût astronomique des soins de santé de Nick et le montant faramineux de la « dette universitaire » de son fils aîné. « Comment deux personnes travailleuses pouvaient-elles se retrouver dans le dénuement à 50 ans passés, après avoir tout fait dans les règles ? » se demande-t-elle. Willa et Iano ont joué le jeu pendant des décennies ; au bout du compte, quelques aléas de la vie ont suffi pour qu’ils se retrouvent sur le carreau.

Au même endroit, 150 ans plus tôt, Mary Treat se passionne pour les insectes et correspond régulièrement avec Charles Darwin. Elle se lie d’amitié avec son voisin, Greenwood Thatcher, professeur de sciences coincé entre épouse, belle-mère et belle-sœur et de surcroît en conflit, ouvert ou larvé, avec son directeur qui n’admet pas ses idées « avancées ».