Extrême droite – « On est en sursis » : des syndicats aux antifas, comment lutter après les législatives

La rédaction de POUR.PRESS vous invite à lire l’article “On l’a fait !” de Caroline De Haas, philosophe, féministe et  animatrice du mouvement des Indivisibles , sur son blog auprès de Mediapart, en lien.  https://blogs.mediapart.fr/carolinedehaas/blog/080724/la-fait?
Le mouvements des Indivisibles a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, en appui PRATIQUE  aux candidats de gauche lors des élections législatives dans des zones périurbaines et rurales et dans des petites villes ne constituant pas des bastions traditionnels des forces de gauche ou syndicales organisées.

 

Un répit. Tel est le sentiment partagé par l’ensemble des collectifs, associations et syndicats engagés dans la lutte contre l’extrême droite, après les résultats des législatives, dimanche soir. Mais l’urgence de se remettre au travail sur le terrain a vite repris le dessus. Comment se réorganiser pour ne pas risquer un RN au pouvoir dans un ou trois ans ?

Le grand ouf de soulagement de dimanche soir a été partagé au sein des organisations syndicales de salariés qui ont connu un mois harassant, après la dissolution du 9 juin. « La CGT s’est beaucoup mobilisée durant ces trois semaines », explique Nathalie Bazire. La responsable confédérale chargée des questions liées à l’extrême droite est satisfaite que son syndicat ait participé à changer le cours des choses. Mais il ne s’agit pas de baisser la garde au lendemain des élections. « On est en sursis », prévient-elle, lucide sur la force du Rassemblement national.

La victoire du Nouveau Front populaire (NFP) en nombre de sièges (182) ne doit pas faire oublier que l’extrême droite progresse. Et pas seulement à l’Assemblée où elle envoie 143 députés au lieu de 89 en 2022. Si l’alliance du Rassemblement national et des ciottistes n’arrive que troisième en nombre de sièges pour le second tour des législatives, elle reste première en nombre de voix. Sur les 500 circonscriptions où un second tour a eu lieu, l’extrême droite obtient 10,1 millions de votes (37,46 % des suffrages exprimés), dont 8,7 pour les candidats RN. Devant le Nouveau Front populaire qui enregistre 7 millions de voix, puis la minorité présidentielle avec 6,3 millions de voix.

Être passé si près de la catastrophe « pose plein de questions », estime Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU. Un point de vue partagé par Murielle Guilbert. « C’est un moment qui restera très marquant. Beaucoup de camarades se disent qu’on ne pourra pas refaire du syndicalisme comme avant. Il faut que cela serve à de nouveaux questionnements. », assure la co-porte-parole nationale de Solidaires dont le comité national se réunit aujourd’hui. Son ancien binôme à la tête de l’Union, Simon Duteil, ne dit pas autre chose. Il évoque, dans un billet de blog publié sur Mediapart, une grande « responsabilité du syndicalisme […] pour faire reculer la haine et empêcher la prise de pouvoir de l’extrême droite ».

 

« Le premier barrage à l’extrême droite, c’est l’organisation collective des travailleuses et travailleurs »

Mais que faire ? « Nous allons continuer à travailler sur l’imposture sociale du Rassemblement national sur les salaires, les droits des femmes ou le droit de grève », expose Nathalie Bazire de la CGT. Du matériel sera disponible à la rentrée et les formations pour armer ses militants seront renforcées. En parallèle, une campagne de syndicalisation va être lancée pour amplifier les adhésions déjà nombreuses depuis le 9 juin, assure la syndicaliste. Le chantier reste colossal, puisque de très nombreux salariés ne disposent d’aucune structure syndicale dans leur entreprise.