L’Ukraine divise le CNAPD, la coupole qui a vocation à rassembler les pacifistes et à organiser leurs actions. Le constat est clair : on a en effet vu défiler à Bruxelles deux manifestations, les samedi 25 et dimanche 26 février. Les grands médias en ont fait leurs choux gras : Bertrand Henne, sur les ondes de la RTBF, consacrait sa chronique du 27 février à « la guerre interne chez les pacifistes », et le lendemain, Béatrice Delvaux, dans Le Soir, titrait « Guerre ou paix ? Guerre et paix ? ». Le premier paragraphe de l’édito du Soir a en tout cas le mérite de pointer du doigt l’irréparable coupure qui sépare les manifestants du samedi de ceux du dimanche : d’un côté, on en appelait « à une solidarité totale avec l’Ukraine (et donc à la poursuite du soutien militaire afin de vaincre la Russie et de restaurer l’intégralité territoriale du pays) », alors que les manifestants de dimanche souhaitent « des négociations sur une base qui éviterait une possible défaite (et donc à l’arrêt de la fuite en avant militaire) ».