De grandes étincelles sur le chemin sombre que parcourt actuellement l’humanité

Il y a quelques jours, j’étais encore convaincu que le scandale des scandales qui caractérise la phase historique actuelle était représenté par le fait que, d’une part, le gouvernement israélien pouvait commettre une série funeste de crimes contre l’humanité et, d’autre part, le président des États-Unis pouvait consciemment accomplir une série d’actes honteux, indignes et inadmissibles, détruisant les principaux piliers de la loi, de la justice, du respect des êtres humains, de la vie sociale en communauté, de la nature mère Terre, de l’éducation, de la paix, sans que personne dans le monde ne montre l’intention concrète d’agir et de s’opposer pour arrêter les machines infernales israéliennes et américaines. Ni les États, ni les grandes institutions publiques internationales, ni les réseaux d’entreprises multinationales, ni une coalition d’ONG puissantes, ni les organismes moraux mondiaux comptant des milliards de fidèles… Pourtant, ils sont tous dotés, chacun à leur manière, de la légitimité et du pouvoir réel pour le faire.

Eh bien, je me suis trompé. Même si elle devait être arrêtée par les bombes israéliennes, la courageuse Global Sumud Flottilla, composée de plus de 70 bateaux naviguant depuis différents ports de la Méditerranée vers la bande de Gaza avec des vivres et des médicaments pour libérer les Palestiniens du blocus total dans lequel Israël les a emprisonnés pour les anéantir, les faire mourir, représente une grande étincelle lumineuse, l’existence de l’humanité en révolte, en défense de la justice. « La Flottille de l’Humanité », autre nom approprié, est le symbole des voiles au vent vers une Nouvelle Terre pour tous les peuples, toutes les communautés humaines. Les membres à bord, majoritairement des jeunes, n’ont pas d’armes, même pour se défendre. Ce ne sont pas des conquistadors. Ils tiennent dans leurs mains l’olivier, l’arbre de la paix, né il y a des millénaires dans les pays méditerranéens. Ils sont porteurs d’idéaux de paix, de justice, de fraternité.

Et c’est également sous cet angle que la deuxième grande étincelle a brillé depuis le Parlement de l’État subnational de Santa Fe en Argentine la semaine dernière. Sous l’impulsion de la Catedra del Agua de l’Université nationale de Rosario, le Parlement a approuvé l’insertion dans la Constitution de l’État de Santa Fé du droit à l’eau potable et aux services d’assainissement, de la reconnaissance du droit de l’eau à sa sécurité et à son intégrité et du droit des rivières, des lacs et des zones humides à leur protection. La constitutionnalisation des corps hydriques en tant que sujets titulaires de droits et de devoirs s’inscrit dans le grand mouvement international qui lutte depuis des années en faveur d’une nouvelle conception des sujets et des contenus du droit mondial englobant les espèces vivantes naturelles et pas seulement l’espèce humaine.


By Riccardo Petrella

Riccardo Petrella Italien, né en 1945, vivant à Bruxelles, professeur honoraire de l’UCL et professeur honoris causa de nombreuses universités, Riccardo Petrella se définit comme chercheur, académique, “engagé pour transformer le monde”. Fondateur en 1997 du Comité international pour un contrat mondial de l’eau, suite à son “Manifeste de l’eau”, et fondateur en 2018 de l’Agora des Habitants de la terre, il concentre son action militante sur les sujets de l’eau et les communs. Agora des Habitants de la Terre L’Agora des Habitants de la Terre à été créée fin 2018 en Italie par des citoyens ressortissants de l’Allemagne, de l’Argentine, de la Belgique, du Brésil, du Cameroun, du Chili, de l’Espagne, de la France, de l’Inde, de l’Italie, du Liban, du Portugal, du Québec (Canada) et de la Suisse.

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