POUR participe à l’élaboration collective d’un monde meilleur La crise sanitaire que nous devons tous affronter par la grâce du coronavirus nous pousse tous à réfléchir à quelle devra être, demain, l’organisation de nos sociétés pour ne pas poursuivre comme des moutons l’actuelle logique suicidaire. Dans cette perspective, POUR souhaite publier des textes et vidéos qui inaugurent cette réflexion à la suite de notre texte sur les leçons que nous devrons retenir collectivement. Nous avons ainsi, dans cet ordre d’idées, reçu un texte de Bernard Legros, enseignant, essayiste et porte-parole du mouvement des objecteurs de croissance. A.A. |
« Que les choses suivent leur cours, voilà la catastrophe », professait Walter Benjamin. On ne saurait mieux dire. Car il fallait bien que « quelque chose » se produise pour briser l’emballement infernal de la mégamachine depuis une trentaine d’années, qu’un événement extérieur aux décisions humaines viennent mettre un frein à la folie libéralo-mercantile, bref que Némésis y mette de l’ordre par le désordre (que l’on espère momentané, mais rien n’est sûr).
Certes, plutôt qu’un fléau nous aurions préféré un sursaut politique général qui nous aurait fait prendre de nouvelles orientations salutaires, mais le destin en a décidé autrement. Car, Mesdames et Messieurs les libéraux, vous apprenez maintenant que l’aléa existe toujours malgré vos algorithmes prédictifs et vos procédures techno-bureaucratiques dont vous êtes si fiers, signes de votre « volontarisme » sans faille : « N’ayez crainte, bonnes gens, la situation est sous contrôle grâce à nos experts, nos gouvernements, nos entreprises et nos forces de l’ordre ». Reste à prendre la mesure de ce qui nous arrive et d’abord d’en élucider les causes. Elles s’appellent globalisation, libéralisation, urbanisation, destruction de la nature1, frénésie touristique de masse et démographie galopante2. Inutile donc d’y voir la main de conspirateurs.