Du 25 au 28 février s’est tenue à Londres la première phase du procès qui doit statuer sur l’avenir, très incertain de Julian Assange. Rappelons qu’il est menacé d’être extradé vers les États-Unis où il court le grand risque d’être condamné à 175 années (!) de prison. Au-delà de l’acharnement brutal des puissants contre Julian Assange, ce procès est crucial pour tous ceux qui défendent le droit pour les journalistes de diffuser des informations sur les crimes perpétrés par les États ou leurs officines.
Dans la suite des nombreux articles que POUR a consacrés à ce dossier, nous voulions que vous puissiez être tenus au courant de la manière dont la justice britannique traite celui qui a notamment osé révéler les massacres de l’armée des USA.
Et, fort opportunément, Craig Murray, un essayiste anglais, ancien diplomate, a assisté quotidiennement à ce procès et en a fait un compte rendu très fouillé. Il souhaite que les articles qu’il rédige soient diffusés le plus largement possible : « This article is entirely free to reproduce and publish, including in translation, and I very much hope people will do so actively. Truth shall set us free – Cet article est totalement libre de reproduction et de publication, y compris les traductions. J’espère beaucoup que ce sera largement réalisé. La vérité nous rendra libres ».
En langue française, les articles de Craig Murray sont traduits et mis en ligne par le site du journal militant d’information alternative Le Grand Soir dont notre collaborateur Nassim Daoudi a récemment interviewé l’animateur, Viktor Dedaj.
Nous proposons donc à ceux qui sont intéressés par ce procès exemplaire d’aller consulter les relations journalières de Craig Murray :
https://www.legrandsoir.info/compte-rendu-du-proces-assange-1er-jour.html
https://www.legrandsoir.info/compte-rendu-du-proces-assange-2eme-jour.html
https://www.legrandsoir.info/compte-rendu-du-proces-assange-3eme-jour.html
https://www.legrandsoir.info/compte-rendu-du-proces-assange-4eme-jour.html
Les textes originaux en langue anglaise sont consultables sur :
https://www.craigmurray.org.uk/archives/category/uncategorized/
Ci-dessous, nous avons extrait quelques paragraphes des pages écrites par Craig Murray : ils montrent que la justice anglaise traite Assange comme un terroriste. Si l’opinion publique et le monde des médias ne se mobilisent pas vigoureusement pour défendre ce journaliste exemplaire, le pire est à craindre pour le jugement qui devrait être rendu au mois de mai.
AA, ND et CS 1er mars 2020
Extraits des croquis d’ambiance de Craig Murray Pour une audience suivie dans le monde entier, ils ont décidé de la tenir dans une salle disposant d’un total de 16 sièges pour le public. Pour être sûr d’avoir l’une de ces 16 places et pouvoir être votre témoin, je me suis présenté dès 6h00 du matin à l’extérieur de cette grande bâtisse cadenassée et fait la queue dans le froid, l’humidité et le vent. À 8h00, la porte a été déverrouillée et j’ai pu entrer pour à nouveau attendre devant la salle d’audience pendant encore 1h40. Ensuite, j’ai dû passer par des sas blindés, une sécurité de type aéroport, et faire de nouveau la queue derrière deux autres portes verrouillées, avant d’arriver enfin à mon siège au moment où le tribunal commençait à 10h00. À ce stade, nous aurions dû être complètement intimidés. (…) Julian Assange est confiné au fond du tribunal derrière une vitre pare-balles. Il a fait remarquer à plusieurs reprises au cours de la procédure qu’il lui était ainsi très difficile de voir et d’entendre les débats. La magistrate, Vanessa Baraitser, a choisi d’interpréter cela, avec une malhonnêteté étudiée, comme un problème résultant du bruit des manifestants à l’extérieur et non du fait qu’Assange est enfermé dans une énorme boîte de verre.(…) James Lewis a fait la déclaration d’ouverture pour l’accusation. La première partie, la plus longue, était vraiment remarquable car elle ne contenait aucun argument juridique et s’adressait non pas au magistrat mais aux médias. (…) Il a en fait déclaré à deux reprises qu’il s’adressait aux médias, en martelant qu’il fallait que les médias comprennent. Pendant toute une heure James Lewis a lu une série d’articles des grands médias attaquant Assange, pour faire la preuve que les médias et Assange n’étaient pas dans le même bateau et tenter de réduire leur soutien à Assange. (…) L’avocat espagnol de Julian, Baltasar Garzon, a dû quitter le tribunal pour rejoindre Madrid. En sortant, il s’est naturellement arrêté pour serrer la main de son client, en faisant passer ses doigts par l’étroite fente de la cage de verre pare-balles. Assange, à moitié debout, a voulu prendre la main de son avocat. Les deux gardes de sécurité dans la cage avec Assange se sont immédiatement levés pour forcer Julian à s’asseoir et empêcher ainsi la poignée de main. |