Colloque organisé par le Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (CAREP Paris), en partenariat avec l’European Institute of the Mediterranean (IEMed) et l’Euro-Mediterranean Study Commission (EuroMeSCO).
Langues : anglais & français, avec interprétation
Lieu : Maison de l’Amérique latine, 217, Bd. Saint-Germain 75007 Paris
Comité d’organisation : Leïla Seurat, Asma Nouria, Isabel Ruck, Salam Kawakibi (CAREP Paris).
Argumentaire
Le simple fait de « traverser les frontières » peut transformer la migration ou l’exil en question de sécurité internationale, mais c’est aussi à l’échelle nationale que se situent les enjeux politiques de la migration. La migration et l’asile y soulèvent des questions d’intégration, d’altérité et de diversité culturelle qui sont largement sous-étudiées dans les contextes non occidentaux, et ce en dépit de nouvelles recherches empiriques menées.
Il s’agit dans ce colloque de dépasser le biais occidentalo-centré des études migratoires, pour offrir des approches et des analyses issues de cette région. Ce colloque ambitionne de saisir la diversité des dynamiques migratoires et leurs effets sur les sociétés arabes qui ont souvent été perçues comme le théâtre de phénomènes migratoires « exceptionnels ». Loin de subir les migrations, les États arabes se sont montrés à plusieurs égards très actifs dans leurs gestions de la mobilité qu’elle soit forcée ou volontaire. Ils le sont aussi lorsqu’ils ont imposé un contrôle accru sur leurs migrants, ou leurs citoyens vivant à l’étranger.
Le premier axe s’intéresse aux guerres et conflits dans la région (Syrie, Yémen, Libye, Soudan, Palestine, etc.), qui ont fortement augmenté le nombre de personnes déplacées de force, que ce soit à l’intérieur de leur pays ou au-delà des frontières nationales. Les travaux universitaires se sont principalement concentrés sur les menaces que représentent ces flux de populations aux frontières et à l’impact sur les cultures des pays d’accueil. Ce panel vise à mettre l’accent sur les conséquences locales des déplacements internes en incluant également une perspective juridique.
Depuis plusieurs années, le réchauffement climatique exerce également une pression intense sur les cultures et les ressources hydriques, deux phénomènes qui risquent d’accroître la tendance migratoire et le risque de conflits à l’avenir. Ce deuxième axe vise à interroger les liens présumés entre le changement climatique et les migrations arabes en proposant d’introduire l’idée de la migration comme une « réponse adaptative » aux conditions de vie devenues trop difficiles et ne garantissant plus la sécurité humaine. Ces migrations environnementales affectent également le développement urbain : les autorités politiques régionales doivent de plus en plus réguler le développement des villes face à la pression démographique accentuée par l’arrivée massive de migrants ou d’exilés.
Le troisième axe se propose d’interroger les recompositions des identités culturelles et religieuses au prisme de la migration : la façon dont les migrants et leurs descendants perçoivent leur identité culturelle et religieuse, pratiquent leurs religions, mais aussi leurs interactions avec les sociétés dans lesquelles ils s’installent. Les dimensions identitaire et culturelle de la migration sont largement oblitérées dans le contexte du monde arabe, soit parce que les migrants ou exilés sont perçus comme n’étant pas amenés à s’installer durablement dans les sociétés d’accueil, soit parce que la proximité culturelle pour l’immigration arabe ou musulmane est considérée comme effaçant la distance entre natifs et nouveaux arrivés. Pourtant, l’émigration comme l’immigration contribuent à la transformation des sociétés du monde arabe.
Le quatrième et dernier axe se concentre sur les mécanismes de contrôle des migrants dans les espaces frontaliers. Il ambitionne de réfléchir à la mise en œuvre des politiques de surveillance engageant aussi bien les institutions étatiques, que les entreprises, individus ou groupes sociaux. Cette diversité d’acteurs actifs est plus que jamais opérante à l’heure de la surveillance numérique qui repose sur un système d’algorithmes pour identifier les populations dites à « haut risque ». Ce panel souhaite également engager une réflexion autour du renouvellement des cadres conceptuels pour penser la surveillance aux frontières.
Ce colloque, qui souhaite contribuer au débat autour des migrations arabes, s’adresse aux chercheurs, aux décideurs politiques, aux organisations de la société civile ainsi qu’aux médias.
Programme :
8h15 Accueil des participants & café
8h45 Mot de bienvenue par Salam Kawakibi, directeur du CAREP Paris
9h00-9h30 Introduction
par Senén Florensa, président exécutif de l’IEMed :
Le Monde Arabe et la Méditerranée: mouvements migratoires dans un environnement géopolitique en mutation
9h30-11h00 Panel 1: Conflicts, migration et déplacements forcés
Présidé par Haizam Amirah-Fernández, Université IE Madrid
Intervenants :
- Ghassan Elkahlout, Center for Conflict and Humanitarian Studies / Doha Institute : Plans anciens et nouveaux : le déplacement forcé des Palestiniens de la Nakba de 1948 à l’inondation d’Al-Aqsa en 2023
- Mutasem Syoufi, The Day After : Aspects de la migration forcée dans le cas de la Syrie
- Morgann Pernot, EHESS-IRIS/Institut Convergences Migration : L’histoire des migrations yéménites au féminin. Trois générations de femmes et de jeunes filles confrontées aux changements sociaux et à la guerre
- Azza Ahmed Abdel Aziz, SOAS : La migration forcée comme marqueur de la multiplicité des dynamiques de pouvoir et d’identification dans le contexte soudanais
- Ayat Hamdan, Arab Center for Research and Policy Studies, Doha : La guerre israélienne contre l’UNRWA et son impact sur les réfugiés palestiniens
11h00-12h30 Panel 2 | Environnement, changement climatique
et migrations
Présidé par Christiane Fröhlich, GIGA Hamburg
Intervenants :
- Marwa Daoudy, Georgetown University : Environnement, changement climatique et migration dans le monde arabe
- Ahmed Sadiddin, FAO : La dégradation de l’environnement et l’insécurité alimentaire comme moteurs des migrations internes et internationales dans la région MENA et en Afrique subsaharienne
- Juliette Duclos-Valois, EHESS (ANR-IMAGIN-E – CéSor, CETOBaC, fellow IC Migrations) : Territoire dépeuplé : comment le changement climatique et le conflit politique affectent l’habitabilité du district de Sinjar en Irak
- Laurent Lambert, Doha Institute : La nécessité d’un nouveau programme de recherche sur les migrations climatiques et le rôle des villes arabes à la fin de l’Anthropocène
12h30-14h00 Pause déjeuner
14h00-15h30 PANEL 3 | Mutation des identités culturelles
et religieuses par la migration
Présidé par Mehdi Mabrouk, CAREP Tunis
Intervenants :
- Sophie Bava, IRD : « Dieu va ouvrir la mer » : migrations africaines, encadrement chrétien et constructions théologiques au Maroc
- Solenn Al-Majali, TELEMMe (Aix-Marseille Université) et Ifpo Amman : L’irruption de la question raciale en Jordanie à travers les réfugiés d’Afrique de l’Est
- Mona Hedaya, Center for Conflict and Humanitarian Studies : Préservation du patrimoine culturel et construction d’identités hybrides : le cas de la diaspora palestinienne au Qatar
- Didem Daniş, Galatasaray University : Itinérances religieuses en mouvement : migrants chrétiens à Istanbul
15h30-15h45 Pause-café
15h45-17h15 Panel 4 | Migration et surveillance aux frontières
Présidence du panel à déterminer
Intervenants :
- Damien Simonneau, INALCO : Ajustements numériques dans les programmes douaniers : le cas de la France, de la Belgique et du Royaume-Uni
- Özgün Topak, York University : Les drones racistes de l’Europe : externalisation des frontières et surveillance bio/nécropolitique dans les zones frontalières entre la Libye et l’Europe
- Margaret Cheesman, King’s College London : Être financiarisé : « mish baraka » ou la critique des bénéficiaires de l’aide à l’égard d’un projet pilote de blockchain
- Sophia Goodfriend, Duke University / Harvard Kennedy School : Chaînes d’approvisionnement algorithmiques et violence d’État
17h15-17h45 Conclusions
Biographies des intervenants
Azza Ahmed Abdel Aziz
SOAS
Azza Ahmed Abdel Aziz est anthropologue en sociologie et médecine avec une longue expérience de travail auprès de divers groupes, sujets à la migration forcée. Son travail de recherche s’est concentré sur les contextes soudanais et britanniques. Elle a travaillé sur la diversité des identifications dans les processus révolutionnaires, les aspects genrés de la participation politique et le rôle de la musique et de l’art en temps de flux et de conflits politiques.
Solenn Al-Majali
IFPO Amman
Solenn Al Majali est docteure en anthropologie (Aix-Marseille Université), associée à l’Ifpo Amman et au Sana’a Center for Strategic Studies. Elle a effectué une longue immersion ethnographique avec des réfugiés yéménites, somaliens et soudanais en Jordanie afin d’explorer les relations interethniques à Amman. Elle a soutenu sa thèse en mai 2024, intitulée Prouver et éprouver l’ethnicité : réfugiés d’origine africaine en Jordanie. Son travail porte sur l’influence des rapports d’ethnicité à travers le large réseau d’acteurs humanitaires et sociaux avec lesquels interagissent quotidiennement les réfugiés somaliens et yéménites métis.
Haizam Amirah-Fernández
Université IE Madrid
Haizam Amirah-Fernández est professeur de relations internationales à la School of Politics, Economics and Global Affairs de l’Université IE Madrid. Entre 2003 et 2024, il a été analyste principal pour la Méditerranée et le monde arabe au sein du groupe de réflexion Elcano Royal Institute, basé à Madrid. Il est spécialisé dans les relations internationales et l’économie politique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’islam politique et les transitions vers la démocratie dans le monde arabe, où il vit depuis plus de seize ans. Amirah-Fernández a publié de nombreux ouvrages sur les affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et il est co-éditeur de livres sur l’Afrique du Nord et les relations euro-méditerranéennes. Il a donné des conférences dans des universités en Europe, dans les pays de la région MENA et aux États-Unis. Il a travaillé pour les Nations unies et pour Human Rights Watch à Washington DC. Haizam Amirah-Fernández commente fréquemment l’actualité du monde arabe dans les médias espagnols et internationaux.
Sophie Bava
Institut de recherche pour le développement (IRD)
Sophie Bava est socio-anthropologue à l’IRD, AMU-LPED. Elle est conseillère scientifique de la communauté des savoirs « Migrations » à l’IRD, coordinatrice du Laboratoire international Movida, co-rédactrice en chef de la revue Afrique(s) en Mouvement, et chargée de mission Afrique-Méditerranée au sein de l’institut SoMuM. Ses recherches portent sur les migrations africaines et les constructions religieuses musulmanes et chrétiennes entre l’Afrique méditerranéenne et subsaharienne. Elle propose une anthropologie religieuse du mouvement qui re-questionne également la place du religieux en migration dans les sociétés traversées par les migrants et la recomposition des paysages religieux. Sophie Bava est l’auteure de nombreuses publications : Migration and religious institutions : (re) arranging itineraries and imaginaries (2023), Le Maroc au carrefour de la formation religieuse entre Europe et Afrique Religion (2022). Elle a dirigé l’ouvrage Dieu, les Migrants et l’Afrique, (l’Harmattan, éd. Mobilités Africaines, 2018) et co-dirigé Migrations et transformations des paysages religieux (Autrepart, 2010).
Margaret (Margie) Cheesman
King’s College London
Margie Cheesman est maître de conférences en économie numérique au Département des humanités numériques du King’s College Londres. Son travail étudie les projets de digitalisation dans les domaines de l’aide humanitaire, de l’asile et du bien-être social, afin de comprendre les horizons contestés de la gouvernance mondiale. Elle utilise des méthodes ethnographiques pour interagir avec des groupes élites et marginalisés, allant des organisations d’aide aux demandeurs d’asile et réfugiés. Ses dernières études portent sur les implications sociales et politiques de la technologie web3, notamment les expériences d’identité et de monnaies numériques.
Didem Daniş
Galatasaray University
Didem Daniş travaille à l’Université de Galatasaray, au département de sociologie. Elle est présidente fondatrice de l’Association pour la recherche sur les migrations (GAR) et membre de l’AmiMo (Axe de migrations et mobilités) de l’Institut français d’études anatoliennes (IFEA). Elle a soutenu sa thèse de doctorat à l’EHESS en 2008, dans laquelle elle a analysé les réseaux sociaux des migrants irakiens en transit à Istanbul. Ses intérêts de recherche portent sur les migrations, la sociologie urbaine et la démographie sociale. Elle a publié divers articles dans des revues académiques, ainsi que des chapitres de livres et des livres coédités en turc, anglais et français.
Marwa Daoudy
Georgetown University
Marwa Daoudy est professeure associée en relations internationales à la School of Foreign Service (SFS) de l’Université de Georgetown et titulaire de la chaire Seif Ghobash en études arabes au Center for Contemporary Arab Studies (CCAS). Ses recherches et enseignements portent sur les études critiques de la sécurité humaine, la politique environnementale, la sécurité climatique, la politique de l’eau, la théorie des négociations, les négociations de paix et la politique du Moyen-Orient. Son deuxième livre intitulé The Origins of the Syrian Conflict: Climate Change and Human Security (Cambridge University Press, 2020) a remporté le prix Harold and Margaret Sprout 2020 de la International Studies Association. Son premier livre Le Partage des eaux entre la Syrie, l’Irak et la Turquie : négociation, sécurité et asymétrie des pouvoirs (Éditions CNRS, 2005) a reçu le prix Ernest Lémonon de l’Institut de France à l’Académie Française. Son troisième livre intitulé Climate Justice in the Middle East and North Africa: Rethinking Vulnerability est actuellement sous contrat avec Cambridge University Press.
Juliette Duclos-Valois
EHESS
Juliette Duclos-Valois est titulaire d’un doctorat en anthropologie de l’EHESS (Paris) où elle est actuellement chercheuse post-doctorale dans le cadre du projet ANR IMAGIN-E. Elle est également membre de l’Institut Convergences Migrations (IC Migrations) et des centres de recherche CETOBaC et CéSor. Ses recherches portent sur la/l’(im)mobilité, le quotidien, l’habitabilité et l’incertitude dans des contextes de conflit et de stress climatique. Elle mène des recherches en Irak depuis dix ans.
Ghassan Elkahlout
Center for Conflict and Humanitarian Studies – Doha Institute
Ghassan Elkahlout est directeur du Center for Conflict and Humanitarian Studies. Il est professeur associé en gestion des conflits et action humanitaire à l’Institut de Doha pour les études supérieures. Ses domaines d’expertise sont la réponse humanitaire, la reconstruction d’après-guerre et le renforcement des capacités. Ghassan Elkahlout a obtenu son doctorat en études de reconstruction post-conflit et de développement à l’Université de York, au Royaume-Uni, en 2001.
Sénen Florensa
Institut européen de la Méditerranée (IEMed) / EuroMeSCo
Senén Florensa est le président exécutif de l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), président de l’Assemblée générale de EuroMeSCo, et directeur de la revue trimestrielle afkar/ideas ainsi que de l’Annuaire de la Méditerranée de l’IEMed. Il a été ambassadeur représentant permanent de l’Espagne auprès des Nations unies et d’autres organisations internationales à Vienne, ambassadeur d’Espagne en Tunisie, consul général d’Espagne à Rome, consul général à Berlin et conseiller diplomatique au cabinet du président du gouvernement espagnol. Il est titulaire d’un diplôme en sciences économiques et en droit de l’université de Barcelone. Il a poursuivi des études de doctorat en économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, en tant que boursier Fullbright à l’université de New York (NYU), programme de Ph.D., et à l’université Complutense de Madrid (UCM), où il a présenté sa thèse doctorale avec les plus hautes distinctions (Summa Cum Laude). Il a également été directeur des études économiques à l’École diplomatique de Madrid et professeur d’économie internationale et de développement à l’université Complutense de Madrid. Il est membre du conseil de fondation et du conseil d’administration de l’université Antonio de Nebrija à Madrid.
Christiane Fröhlich
German Institute for Global and Area Studies (GIGA)
Christiane Fröhlich est chercheuse au German Institute for Global and Area Studies (GIGA) à Hambourg. Elle s’intéresse particulièrement à l’intersection entre la migration forcée, le changement environnemental mondial et les bouleversements socio-politiques, ainsi qu’aux questions de mobilité et de justice climatique. Son travail de recherche se concentre principalement sur le Moyen-Orient (Syrie, Jordanie, Liban, Israël/Palestine, Turquie), où elle a mené de nombreuses recherches de terrain. Elle est également impliquée dans des projets comparatifs interrégionaux, tels que le projet MAGYC lancé par l’Union européenne sur la gouvernance des migrations et les crises de l’asile, dans lequel elle a dirigé un groupe de travail sur « Comparer les crises. Leçons tirées des ‘crises migratoires’ en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique ». Christiane Fröhlich est titulaire d’un doctorat du Centre d’études sur les conflits de l’Université de Marbourg.
Sophia Goodfriend
Duke University, Harvard Kennedy School
Sophia Goodfriend est doctorante en anthropologie culturelle à l’Université Duke et future post-doctorante à la Harvard Kennedy School’s Middle East Initiative.
Ayat Hamdan
Center for Conflict and Humanitarian Studies – Doha Institute
Ayat Hamdan est chercheuse au Arab Center for Research and Policy Studies et directrice de la rédaction de la revue Ostour journal for historical studies. Elle a obtenu son doctorat à l’Institut d’études arabes et islamiques de l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni, où elle a été assistante-enseignante au département de sciences politiques. Elle a également reçu une bourse au Centre d’études sur les réfugiés de l’Université d’Oxford. Elle a édité Jérusalem : nettoyage ethnique et formes de résistance (ACRPS, 2023).
Mona Hedaya
Center for Conflict and Humanitarian Studies (affilié au Arab Center for Research and Policy Studies)
Mona Hedaya est chercheuse au Center for Conflict and Humanitarian Studies (CHS). Elle a obtenu son master en gestion des conflits et action humanitaire au Doha Institute for Graduate Studies. Ses recherches se concentrent sur les déplacements forcés, les politiques et pratiques humanitaires, l’analyse des conflits, la médiation, la reconstruction post-conflit et la consolidation de la paix, en particulier dans le monde arabe. Ses travaux ont été publiés par le Arab Center for Research and Policy Studies, le Peace Research Institute Oslo (PRIO) et la revue Third World Quarterly. En 2019, elle a publié un livre intitulé Refugee Women: Adaptation of Syrian Refugee Breadwinners in Istanbul (2011-2018). En tant que chercheuse au CHS, elle a contribué à diverses initiatives et projets de recherche portant sur la consolidation de la paix. Elle a également participé à de nombreuses conférences et ateliers sur des sujets relatifs aux conflits, aux mouvements sociaux et à l’action humanitaire.
Salam Kawakibi
CAREP Paris
Chercheur en sciences politiques, Salam Kawakibi est le directeur du CAREP Paris, il était auparavant l’ancien directeur adjoint à l’Arab Reform Initiative. Diplômé de troisième cycle en sciences économiques, relations internationales et sciences politiques des universités d’Alep et Aix-en-Provence, il occupe les fonctions de chercheur principal de 2009 à 2011 à la faculté de sciences politiques de l’université d’Amsterdam. De 2000 à 2006, il dirige l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) à Alep. Il est membre du conseil consultatif de la Fondation assemblée des citoyens et citoyennes de la Méditerranée (FACM) et membre du conseil administratif de l’association « The Day After » pour une Syrie démocratique. Il est aussi membre du conseil consultatif de l’organisation Ettijahat-Independent Culture.
Laurent Lambert
Doha Institute for Graduate Studies
Laurent Lambert est géographe et travaille sur les politiques climatiques, hydriques et énergétiques, les risques liés aux catastrophes, l’adaptation et les vulnérabilités urbaines, l’innovation humanitaire et le nexus action humanitaire-développement-paix. Il a obtenu sa licence et son master en géographie à l’Université Paris1 Sorbonne et son doctorat à l’École de géographie et de l’environnement de l’Université d’Oxford. Il est ancien membre du conseil d’administration au Centre et Réseau des technologies climatiques (CTCN) des Nations Unies et ancien expert pour le GIEC de l’ONU (AR6). Laurent Lambert a travaillé en tant que membre du conseil consultatif du programme Climat et Eau de l’Institut du Moyen-Orient de Washington D.C. Il est actuellement responsable de l’unité « Humanitaire et Réfugiés » au Center for Conflicts and Humanitarian Studies et professeur associé au Doha Institute for Graduate Studies.
Mehdi Mabrouk
CAREP Tunis
Mehdi Mabrouk est sociologue, universitaire et homme politique tunisien. Il a occupé les fonctions de ministre de la Culture tunisienne de 2012 à 2014. Il a été membre de l’Unité de recherche sur la migration, relevant du Centre d’études et de recherches économiques et sociales (CERES). Entre 1999 et 2000, il enseigne la sociologie à la Faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis, et donne des conférences sur l’immigration illégale et la jeunesse. Mehdi Mabrouk est membre du conseil scientifique de l’Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts (Beït al-Hikma) et directeur du Centre arabe des recherches et de l’étude des politiques-Tunis.
Morgann Barbara Pernot Ali
Iris (EHESS) / Institut Convergences Migrations
Morgann Barbara Pernot Ali est doctorante à l’Iris (EHESS) et à l’Institut Convergences Migrations. Depuis 2018, elle étudie les effets du changement social et des migrations sur le travail reproductif de plusieurs générations de femmes yéménites, à partir d’une ethnographie conduite, en arabe, auprès de femmes et familles yéménites en migration à Djibouti. Ses travaux ont été publiés en français, anglais et arabe dans des revues scientifiques et ouvrages collectifs.
Ahmad Sadiddin
Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Ahmad Sadiddin est économiste à la division de l’économie et des politiques agroalimentaires de la FAO. Il a obtenu un bachelor en génie agricole de l’Université Al Baath (Syrie), un master en économie agricole de l’Université de Londres, et un doctorat en économie agricole et politique de l’Université de Naples Federico II. Il est membre de l’équipe de la FAO responsable de la préparation du rapport annuel sur l’État de l’Alimentation et de l’Agriculture. Ahmad Sadiddin a travaillé sur divers sujets comme les interconnexions entre les transformations rurales et la migration rurale, l’économie de l’eau et du changement climatique, ainsi que les coûts cachés des systèmes agroalimentaires. Avant de rejoindre la FAO, il a travaillé pour l’Université de Florence (2013-2016) et pour le National Agricultural Policy Center à Damas en Syrie (2002-2012).
Damien Simonneau
INALCO
Damien Simonneau est maître de conférences en science politique, chercheur sur la sécurité frontalière contemporaine notamment au sein de l’espace israélo-palestinien.
Mutasem Syoufi
The Day After
Mutasem Syoufi est un activiste syrien pour la démocratie et les droits de l’homme en Syrie depuis le Printemps de Damas en 2000. Son analyse de l’impact de la concurrence internationale et géopolitique sur le conflit syrien apporte des perspectives précieuses à son travail de plaidoyer. Il est actuellement directeur exécutif de l’organisation The Day After, une ONG syrienne engagée pour l’avenir démocratique et les droits de l’homme en Syrie. Mutasem Syoufi est titulaire d’un Master en affaires internationales et études stratégiques de King’s College London et d’un master en gestion de la construction obtenu à la Kingston University London.
Özgün Topak
York University
Özgün E. Topak est professeur associé au Département des sciences sociales de l’Université de York au Canada. Il est rédacteur associé de la revue Surveillance & Society et chercheur au York’s Centre for Refugee Studies (CRS). Özgün Topak a poursuivi ses études à l’Université d’Istanbul et à la Middle East Technical University of Turkey, et a par la suite obtenu un doctorat en sociologie à la Queen’s University au Canada. Sociale et interdisciplinaire, sa recherche scientifique s’intéresse aux sujets relatifs à la migration, la surveillance, l’autoritarisme, la théorie sociale et aux droits de l’homme. Il se concentre principalement sur les contextes du Sud/Est global et les frontières comme la Méditerranée. Ses recherches récentes examinent la violence, la surveillance, les droits de l’homme et la subjectivité des parcours des migrants de la Corne de l’Afrique vers l’Europe, en passant par le Sahara et la Libye.