Bienfaiteur des femmes ?

Donald Trump veut réinstaller à Washington la statue d’un Sudiste. Qu’en sera-t-il de celle de Marion Sims à Central Park ? Ce gynécologue a découvert comment réparer les fistules obstétricales, mais été critiqué pour avoir utilisé des esclaves comme cobayes. Il a inspiré Joyce Carol Oates pour son dernier roman.

Dans l’avalanche de scandales qui tient en haleine les partenaires des États-Unis, cette décision, début août, est passée inaperçue : le National Park Service (Service des Parcs nationaux, NSP) va remettre en place à Washington, à la demande de Donald Trump, une statue d’Albert Pike (1809-1891) enlevée de l’espace public il y a cinq ans, dans la foulée du mouvement antiraciste Black Lives Matter.

C’est l’engagement militaire de Pike dans le camp sudiste esclavagiste, puisqu’il avait mis sur pied durant la Guerre Civile un régiment de cavalerie composé d’Amérindiens accusés de scalper l’ennemi, qui ne passait pas. Son effigie dans la capitale fédérale a fait l’objet de protestations réitérées – la statue a notamment été affublée de la tunique blanche et du bonnet pointu du Ku Klux Klan, dont il était réputé proche -, avant de subir en 2020 les déprédations de manifestants furieux puis d’être enlevée par le NSP.


By Joëlle Stolz

Joelle Stolz, née à Paris en 1952 de parents anticolonialistes, avocats du FLN, a été enseignante puis journaliste indépendante. Elle vit à Vienne. Elle a collaboré avec RFI, Libération, Le Monde, couvrant notamment l'actualité en Algérie, au Nigéria, en Lybie, au Mexique, en Autriche et en Hongrie. Elle tient un blog sur Médiapart.