Alliances et accumulation – Comprendre la conflictualité entre les États-Unis d’Amérique, la Chine et la Russie à travers les flux mondiaux de capitaux

Résumés

Le présent papier propose de mobiliser une des contributions majeures de l’ouvrage Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui de Nicos Poulantzas, à savoir le concept de « bourgeoisie intérieure » afin de mettre en exergue le fondement structurel des relations de plus en plus conflictuelles entre les États-Unis d’Amérique, la Chine et la Russie. En appliquant la lecture politico-économique poulantzassienne des flux internationaux des capitaux à l’étude d’un ensemble de données statistiques relatives à l’investissement direct à l’étranger, ce papier montre que la mondialisation reste un processus fragmenté et propice au conflit. Dès lors que la multiplication des liens commerciaux et financiers n’est pas accompagnée de la formation d’une bourgeoisie globalement intégrée, l’interdépendance entre différents pays reste fragile. L’argument fondamental de ce papier est que l’absence de bourgeoisie intérieure favorable au capital américain tant en Russie qu’en Chine facilite la crispation de la politique mondiale. C’est ainsi que l’économie politique internationale de Poulantzas fournit un instrument explicatif structurel pour comprendre à quel point les tensions politiques, qui secouent actuellement le monde, sont associées au processus d’accumulation du capital.

Texte intégral

Introduction

1La période actuelle est propice à la redécouverte de l’économie politique poulantzassienne. Après tout, loin d’un « globalocène1 » homogène et lisse, l’actualité internationale ne cesse d’être secouée par des évènements – conflits commerciaux, rivalité technologique, goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, guerres – illustrant une préoccupation centrale de son œuvre, à savoir l’encastrement profond entre économie et politique, d’une part, et entre différentes échelles spatiales, d’autre part.

2Depuis la réédition de son opus magnum L’État, le pouvoir et le socialisme en 2013, qui – hasard du calendrier éditorial – a eu lieu simultanément en français et en anglais –, il existe effectivement un regain d’intérêt pour les travaux de Nicos Poulantzas. En particulier un des concepts clés de cet ouvrage, « l’étatisme autoritaire » a été opérationnalisé pour comprendre des phénomènes marquants de la France contemporaine comme le processus de fascisation2 ou encore les violences policières3. Dans une optique similaire, une série de travaux anglophones mobilise le concept de « néolibéralisme autoritaire » pour arguer que des décennies de néolibéralisme ont reconfiguré l’État en une instance de plus en plus éloignée de la régulation concertée des conflits sociaux et politiques, laquelle caractérisait la démocratie libérale4. Cette transformation de l’État moderne contribue sans doute aussi à expliquer pourquoi la réception récente de N. Poulantzas est particulièrement dynamique en matière de théorie politique5.

3Comparée à ce foisonnement, l’économie politique internationale de N. Poulantzas semble en retrait et rares sont les recherches contemporaines qui s’y réfèrent explicitement6. Pourtant, celle-là se révèle particulièrement féconde pour comprendre la place singulière des États-Unis d’Amérique autour de laquelle s’organisent les relations internationales. L’argument inspiré de N. Poulantzas est original : la place unique des États-Unis d’Amérique ne tient pas seulement à leur supériorité militaire et économique bien réelle, mais aussi au fait que, en conséquence des investissements directs à l’étranger réalisés par des entreprises étatsuniennes, un nouveau groupe social structurellement favorable à la politique de l’État étatsunien, la « bourgeoisie intérieure7 », a émergé dans le reste du monde, ou du moins dans les pays européens8. La supervision étatsunienne du capitalisme global n’est donc pas tant une affaire de domination que d’intégration d’une série de pays dans un même projet.

4À l’heure où l’ordre international issu de l’effondrement de l’URSS est plus que jamais secoué par un conflit à intensité croissante entre la Chine et les États-Unis d’Amérique et une guerre ouverte suite à l’invasion russe de l’Ukraine, et l’engagement européen et américain auprès de cette dernière, la pertinence du travail de N. Poulantzas se pose dans de nouveaux termes : comment comprendre ces tensions internationales à la lumière de l’argument selon lequel les États-Unis d’Amérique ont réussi à générer l’adhésion active des autres pays du monde à leur projet de mondialisation ? La supervision étatsunienne du capitalisme mondial ne serait-elle pas, en fin de compte, un leurre, comme le soulignait déjà dans les années 1970 Ernest Mandel dans le cadre de son débat avec N. Poulantzas9.

5En ancrant notre raisonnement dans la démarche proposée par N. Poulantzas, cet article permet d’illustrer une limite spatiale à la supervision étatsunienne du capitalisme global. Nous montrons, données à l’appui, que la bourgeoisie intérieure issue du territoire des États-Unis d’Amérique existe aujourd’hui avant tout à l’échelle transatlantique. Dès lors, les tensions internationales actuelles, mais aussi la solidité du bloc transatlantique réunissant l’hégémon étatsunien et les pays membres de l’Union européenne, peuvent être comprises par la présence ou non d’une bourgeoisie intérieure assurant l’interpénétration d’intérêts économiques et politiques partagés à travers les frontières des États-nations. L’argument fondamental de ce texte est que l’absence de bourgeoisie intérieure favorable au capital étatsunien tant en Russie qu’en Chine facilite la crispation de la politique mondiale. C’est ainsi que l’économie politique internationale de N. Poulantzas fournit un instrument explicatif structurel pour comprendre à quel point les tensions politiques, qui secouent actuellement le monde, sont associées au processus d’accumulation du capital. À condition d’en faire bon usage : l’explication de la guerre en Ukraine ou encore celle de la rivalité sino-étatsunienne ne saurait se résumer aux effets de structure, mais, sans prise en compte de cette dernière, toute tentative d’explication est d’avance vouée à l’échec – tel est du moins le point de vue poulantzassien.

6Pour l’illustrer, l’article procède en trois temps. Tout d’abord, il montre que la distinction entre un centre d’accumulation principal et un centre d’accumulation secondaire, que N. Poulantzas mobilise pour comprendre la hiérarchie des relations internationales de la période fordiste, trouve ses racines dans un dialogue avec l’école de la dépendance. Dans un deuxième temps, il met l’accent sur le concept clé de la bourgeoisie intérieure et montre que l’investissement direct à l’étranger (IDE) ne consiste pas seulement en un apport de capital supplémentaire ; il représente en réalité une force de transformation politique dans son pays d’accueil, lequel dispose de la capacité unique d’unifier les différents centres d’accumulation sous l’égide du territoire d’origine du capital étranger. La dernière partie dégage les indices statistiques déterminant l’existence actuelle de la bourgeoisie intérieure et les mobilise pour interpréter un ensemble de données sur les flux des capitaux internationaux de moyen terme entre les principaux pôles économiques mondiaux – les États-Unis d’Amérique, l’Europe, la Chine et la Russie. Cet examen permettra d’étayer l’argument de la persistance d’une mondialisation fragmentée, sans bourgeoisie intérieure globale. Cette absence d’une classe dominante véritablement transnationale indique que l’interdépendance économique mondiale ne suffit pas pour assurer des relations internationales pacifiques : tant que la bourgeoisie reste divisée, les conflits interétatiques persistent.

 

Centre d’accumulation principal, centre d’accumulation secondaire

7Une série de travaux récents souligne la capacité de le pensée marxiste à s’adapter à des formations sociales très variées, à se déprovincialiser10, pour comprendre le développement inégal et combiné du capitalisme11. La distinction entre centre d’accumulation principal et centre d’accumulation secondaire, laquelle se situe au cœur de cette partie, résulte du mouvement inverse : N. Poulantzas l’a forgée à partir de l’école de la dépendance. Il s’agit donc en quelque sorte d’une compréhension des rapports entre les pays les plus riches, les soi-disant métropoles de l’économie mondiale, à partir d’outils intellectuels élaborés dans les formations sociales sous-développées. En d’autres termes c’est une théorisation de la métropole capitaliste par ses marges12. Quel est donc le contenu précis de cette théorisation par les marges ?

8En tant qu’« analyse de la phase actuelle de l’impérialisme13 », l’ouvrage Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui de N. Poulantzas reste, dans les grands traits, fidèle à la démarche des théories marxistes classiques de l’impérialisme. Il examine en effet la manière dont l’accumulation du capital dans les pays les plus avancés façonne la composition de la bourgeoisie pour en tirer des conclusions sur les dynamiques politiques internationales14. Mais N. Poulantzas ne s’est pas contenté – comme il était répandu au sein du marxisme orthodoxe de l’époque – de relire les classiques du marxisme d’avant la première guerre mondiale dans l’optique de confirmer leurs conclusions à partir de données actualisées15. Au contraire, il a croisé cette lecture avec les apports de l’école de la dépendance. Il en résulte un croisement théorique propice à l’élaboration d’une analyse originale de la phase fordiste du capitalisme, dont la présente partie vise à retracer succinctement la formation.

9Pour prendre la mesure de l’enrichissement de la théorie marxiste par une série d’intellectuels de la périphérie, un focus sur les fondements de l’école de la dépendance est indispensable. Au cœur de cette dernière se trouve le concept de « sous-développement », lequel, lors du tournant des années 1960/1970, a débouché sur un foisonnement d’analyses mettant l’accent sur les blocages économiques internationaux, les impasses de l’industrialisation périphérique et la désarticulation des rapports sociaux domestiques des pays périphériques. Comme l’illustrent ses références à des économistes comme Samir Amin, Enzo Faletto, Theotônio dos Santos, Ruy Mauro Marini et Fernando Henrique Cardoso, N. Poulantzas était un lecteur assidu de la littérature dépendantiste dans toute sa variété16. Il en retient l’idée que

[l]e MPC [mode de production capitaliste] domine désormais ces formations [sociales périphériques] non pas simplement de l’« extérieur » et par la reproduction du rapport de dépendance, mais établit sa dominance directe en leur propre sein : le mode de production des métropoles se reproduit, sous forme spécifique, à l’intérieur même des formations dominées et dépendantes17.

10En estimant que cette idée ne caractérise, selon N. Poulantzas, rien de moins que l’ensemble des relations économiques internationales de la période fordiste, on mesure l’importance qu’elle a eue pour lui.

11Pour développer pleinement le potentiel de cette idée, il devait néanmoins prendre une certaine distance par rapport à l’école de la dépendance. En effet, sans contester le bien-fondé de l’argument central des dépendantistes sur l’écart socio-économique croissant entre métropoles et périphéries du monde, il en déplace le focus. Dans cette optique, il souligne que « ce qui a moins retenu l’attention, ce sont les modifications de la chaîne impérialiste dans les rapports des métropoles entre elles18 ». C’est donc à partir de l’étude des mécanismes de sous-développement de la périphérie que N. Poulantzas élabore l’argument que la « structure de domination et de dépendance de la chaîne impérialiste organise les rapports des métropoles mêmes de l’impérialisme19 ». Plus précisément, les États-Unis d’Amérique ne dominent pas simplement d’autres métropoles, notamment l’Europe de l’Ouest, ils ont réussi à reproduire leur hégémonie au sein même des autres pays les plus avancés. Les États-Unis d’Amérique se démarquent donc d’une manière tout à fait singulière et durable en conditionnant le développement même des pays européens au maintien de leur rang de première puissance. Autrement dit, N. Poulantzas ne se contente pas de souligner que les États-Unis d’Amérique sont la première puissance mondiale, il montre que tout renforcement des autres pays avancés de l’époque implique d’abord son renforcement.

12Cette configuration est inédite dans la mesure où l’hégémonie étatsunienne ne va pas de pair avec une relégation des pays européens les plus riches à une position de formations sociales pleinement dépendantes. Car ces pays constituent encore des centres indépendants d’accumulation du capital en mesure de dominer à leur tour des pays périphériques. Le changement consiste plutôt en l’insertion d’une couche nouvelle dans la conceptualisation de la hiérarchie mondiale. Il n’y a plus seulement des pays du centre et des pays de la périphérie. L’émergence de l’hégémon étatsunien n’a pas réduit les autres pays capitalistes avancés à une existence périphérique, mais leur accorde toujours une place du côté des dominants. En même temps, et c’est crucial, elle leur bloque toute perspective à prétendre au rang de puissance hégémonique et siphonne une partie de leur enrichissement.

13En développant cette nouveauté conceptuelle d’un centre d’accumulation principal, distinct des centres d’accumulation secondaires, N. Poulantzas prend soin de souligner que cette configuration internationale ne correspond pas à l’union harmonieuse des capitalistes de tous les pays, comme le suggère la théorie ultra-impérialiste de Karl Kautsky. À la différence de cette dernière, tous les pays du centre ne sont pas plus ou moins égaux et les pays secondaires ne se contentent pas unanimement de cette situation – au contraire, les contradictions inhérentes à leur position les conduisent à tenter régulièrement de contester cet ordre, un fait qu’E. Mandel20 a amplement souligné dans ses échanges avec N. Poulantzas. Mais la structure dans laquelle ils sont insérés réduit leurs chances de succès à moyen terme parce que, comme nous allons le voir, la présence du capital étatsunien en Europe de l’Ouest y favorise la montée en puissance d’une fraction de la bourgeoisie locale liée à la réussite de ce même capital.

 

La bourgeoisie intérieure : l’IDE comme force de transformation politique

14Pour rendre tangible la difficulté des pays ouest européens de se défaire de leur place de métropoles subordonnées aux États-Unis d’Amérique, le concept de bourgeoisie intérieure est crucial. Sensibilisé aux évolutions hiérarchiques qui organisent les relations entre grandes puissances à travers sa lecture originale des travaux dépendantistes, N. Poulantzas s’est attaché à en retracer le développement, en s’appuyant sur une série de données statistiques qui mettent en évidence la place prépondérante du capital étatsunien21.

15Tout d’abord, il montre que la part du capital étatsunien dans le volume total de l’IDE est passée de 35 % en 1930 à 60 % en 1960. En ajoutant un focus spatial plus fin, il s’avère que le capital étatsunien a en particulier renforcé sa place par rapport aux autres pays du centre. En effet, la proportion du capital étatsunien investi en Europe a doublé entre 1955 (15,6 %) et 1970 (31 %). Ces données sont ensuite complétées par un focus sur le type d’investissement réalisé pour en tirer des renseignements sur la profondeur de l’ancrage du capital étatsunien en dehors de son territoire d’origine. Dans cette optique, N. Poulantzas fait état d’une augmentation très nette de l’investissement direct par rapport à l’investissement de portefeuille dans le total de l’exportation des capitaux (10 % en 1914, 75 % en 1970). Sur ce plan, l’asymétrie avec les pays européens est d’ailleurs particulièrement forte : 70 % des investissements étatsuniens en Europe sont des IDE alors que les IDE ne forment que 30 % des investissements européens aux États-Unis d’Amérique.

16Un élément sectoriel renforce la centralité internationale du capital étatsunien. En effet, une part nettement croissante de l’investissement étranger se dirige vers l’industrie et non pas vers les secteurs de l’extraction de matières premières et des services. En 1950 l’Europe a accueilli 23,4 % des investissements industriels étatsuniens, dix ans plus tard la proportion a atteint 40,3 % – un chiffre bien supérieur aux investissements européens équivalents aux États-Unis d’Amérique. Ces investissements étatsuniens sont issus des secteurs les plus concentrés et centralisés et visent les secteurs les plus concentrés et centralisés en Europe, au point de donner un coup d’accélérateur aux tendances de monopolisation du capital. Dans ce cadre, N. Poulantzas souligne que les secteurs utilisant les technologies les plus avancées et se caractérisant par la productivité la plus développée, comme l’ingénierie électrique et mécanique, la chimie ou encore les produits synthétiques, sont les cibles privilégiées du capital étatsunien. Enfin, la dynamique d’expansion du capital étatsunien va de pair avec une transatlantisation du secteur financier : le nombre de filiales européennes des sociétés financières basées aux États-Unis d’Amérique explose tout autant que leur activité sur le marché des eurodollars.

17Une fois ces données constatées se pose la question de leur rapport aux classes sociales et en particulier à la nouveauté conceptuelle poulantzassienne que représente la bourgeoisie intérieure. En suivant le schéma de raisonnement des théories classiques de l’impérialisme, N. Poulantzas mobilise ces données sur la dynamique d’accumulation afin de comprendre les rapports de force entre classes et fractions de classes sociales. Plus précisément, ce qui l’intéresse est la dynamique interne à la bourgeoisie. Traditionnellement, la pensée marxiste divise la bourgeoisie en deux fractions : la bourgeoisie nationale et la bourgeoisie comprador. Alors que la première se distingue par une base d’accumulation domestique propre, qui lui permet de développer une idéologie et des positions politiques autonomes, la seconde agit en tant qu’intermédiaire d’un capital étranger auquel elle est subordonnée à la fois sur les plans économique, politique et idéologique.

18Constatant qu’aucune des deux conceptualisations établies des fractions de la bourgeoisie ne correspond aux faits relatifs à la présence du capital étatsunien en Europe, lesquels matérialisent la distinction entre centre d’accumulation principal et centre d’accumulation secondaire, N. Poulantzas réalise alors une contribution conceptuelle à la pensée marxiste sur les classes sociales. En effet, les entreprises créées ou maintenues à la suite d’un investissement direct venu des États-Unis d’Amérique (ou, en toute rigueur, d’un autre pays tiers), et donc la prise de contrôle d’une partie significative du capital d’un pays par celui d’un autre, sauraient difficilement être assimilées à la naissance d’unités supplémentaires de la bourgeoisie nationale du pays ciblé. Néanmoins, dès lors que l’IDE se traduit par une présence productive durable dans le pays d’accueil, il ne semble pas pertinent de considérer la bourgeoisie issue d’une telle opération transnationale comme un simple intermédiaire marchand entre l’économie du pays d’accueil et le capital étranger pour le compte duquel elle agit. Cette contradiction fonde le concept de bourgeoisie intérieure.En raison de la reproduction du capital américain au sein même de ces formations, d’une part elle est imbriquée, par de multiples liens de dépendance, aux procès de division internationale du travail et de concentration internationale du capital sous la d

omination du capital américain : ce qui peut aller jusqu’à prendre la forme d’un transfert d’une partie de la plus-value au profit de ce capital ; d’autre part, qui plus est, en raison de la reproduction induite des conditions politiques et idéologiques de cette dépendance, elle est affectée par des effets de dissolution de son autonomie politico-idéologique face au capital américain22.

20En parallèle, la bourgeoisie intérieure se démarque aussi de la bourgeoisie compradore, qui est souvent présente dans les pays périphériques où elle constitue un groupe social domestique défendant les intérêts d’entreprises étrangères, dont dépend son existence. En effet, la bourgeoisie intérieure « possède une assise économique et une base d’accumulation propres à la fois à l’intérieur de sa formation sociale, la domination du capital américain n’affectant pas les économies des autres métropoles de la même façon que celles des formations périphériques, et à l’extérieur. Même au niveau politico-idéologique, elle continue à présenter des spécificités propres, tenant aussi bien à sa situation présente et à son passé de capital impérialiste “autocentré”23 ».

21L’effet politique le plus saillant de la présence d’une bourgeoisie intérieure consiste à altérer les relations que le pays d’accueil entretient avec le pays d’origine de cette nouvelle fraction de la classe dominante. Comme l’attestent les données rassemblées par N. Poulantzas, le pays d’origine est le plus souvent les États-Unis d’Amérique, tandis que l’Europe de l’Ouest rassemble les principaux pays d’accueil. L’internationalisation du capital étatsunien génère d’une part un réseau d’interconnexions qui lie les pays d’accueil de manière organique aux États-Unis d’Amérique et d’autre part la convergence d’intérêts économiques, de stratégies politiques et de visions du monde. Simultanément, l’arrivée du capital étatsunien désorganise la bourgeoisie domestique des pays cibles et diminue sa capacité à promouvoir des projets politiques cohérents et distincts de la politique internationale des États-Unis d’Amérique. Les relations entre ces pays et les États-Unis d’Amérique ne prennent donc plus la forme d’échanges entre entités politiques pleinement séparées et extérieures. Du fait de l’émergence d’une bourgeoisie intérieure d’origine étatsunienne, les pays ouest européens tendent au contraire à intégrer les intérêts du capital étatsunien dans leurs propres priorités de développement national.

22Concevoir l’IDE comme force de transformation politique élargit considérablement la compréhension de l’exportation des capitaux. Car les économistes examinent l’IDE principalement du point de vue de la stratégie d’entreprise24. Même d’éminents spécialistes de la mondialisation, comme François Chesnais, qui l’étudie explicitement d’un point de vue d’économie politique, semblent sous-estimer la portée transformatrice de l’IDE. Inspiré par les travaux de Henri Bourguinat25 sur la « nature tout à fait spécifique [de l’investissement direct à l’étranger] par rapport au simple échange de biens et de services », F. Chesnais met en avant quatre spécificités : l’IDE n’est pas seulement une transaction ponctuelle ; l’IDE fait naître des flux économiques internationaux additionnels durables entre son pays d’origine et sa nouvelle destination ; en consacrant un transfert de droits patrimoniaux, elle implique un changement en termes de pouvoir économique autrement plus conséquent qu’une simple transaction commerciale ; et l’IDE se caractérise par un contenu stratégique plus prononcé puisque la pénétration d’un nouveau pays permet très directement d’évincer des concurrents locaux ou de siphonner des technologies locales26. Certes, F. Chesnais souligne à quel point l’IDE est politique dans le sens où il contribue à construire un marché, au lieu de présupposer – à l’instar de la théorie néoclassique – le marché comme toujours déjà existant27.

23Aussi pertinentes soient-elles du point de vue analytique, ces quatre spécificités restent silencieuses quant à la transformation transnationale des rapports sociaux de classes contenus dans l’IDE. Elles permettent de mettre en évidence un resserrement des liens économiques entre deux pays, mais n’indiquent pas, comme le fait N. Poulantzas, l’imbrication organique des capitaux à travers les frontières, qui en est le corollaire, et les conséquences politiques qui s’ensuivent. Or, cette imbrication, qui n’est qu’un autre terme pour la force de transformation politique que représente l’IDE en ce qu’il donne naissance à la bourgeoisie intérieure, est la clé de compréhension pour la proximité durable entre l’Europe de l’Ouest et les États-Unis d’Amérique28 et les difficultés récurrentes de réaliser une intégration européenne véritablement indépendante29.

 

Une mondialisation fragmentée entre bourgeoisies rivales

24Si la présence en Europe d’une bourgeoisie intérieure en faveur du capital étatsunien semble donc bien établie (pour la période fordiste), il reste à savoir dans quelle mesure cette analyse est transposable à d’autres zones du monde. Du point de vue poulantzassien, cet élément permettra de trancher dans quelle mesure la supervision américaine de la mondialisation suscite une réelle adhésion en dehors de l’espace transatlantique – ou, au contraire, d’esquisser les limites de cette supervision et les tensions conflictuelles qui peuvent en découler. Dans cette perspective, les paragraphes précédents permettent de dériver cinq indices que nous mobilisons pour évaluer la place du capital américain dans l’économie mondiale contemporaine : la proportion du capital étatsunien dans le total de l’IDE ; la part du capital étatsunien investi dans les pays du centre du capitalisme ; l’augmentation des IDE par rapport aux investissements de portefeuille ; le ciblage de l’industrie, plutôt que les secteurs primaires et tertiaires ; et la croissance des filiales de sociétés financières à l’étranger.

25À l’aide de ces indicateurs, la présente section porte donc sur la trajectoire internationale du capital étatsunien, et plus précisément sur l’existence en Russie et en Chine d’une bourgeoisie intérieure liée aux États-Unis d’Amérique.

26Il apparaît en premier lieu que le capital étatsunien souffre d’un affaiblissement général, néanmoins inégalement réparti à l’échelle mondiale. Sa prééminence pendant la période fordiste, où sa part du total mondial pouvait atteindre les 60 % est clairement révolue. Les données de l’OCDE sur la répartition du stock mondial d’IDE indiquent en effet une baisse durable du capital étatsunien (Figure 1).

Figure 1. Stock de l’investissement direct à l’étranger (OCDE).

27Depuis sa chute de près de 10 points à la suite de la crise de 2008, il semble se heurter à un plafond de verre de 25 % du stock mondial. Désormais, il oscille donc entre 20 et 25 % du stock mondial d’IDE, alors que jusqu’en 2006 il gravitait encore autour de 30 %. Significative en soi, cette baisse l’est d’autant plus qu’en 2005 elle lui coûte le premier rang, la prééminence du capital étatsunien de la période fordiste étant désormais très loin. En termes du stock mondial de l’investissement direct à l’étranger, l’UE devançait déjà nettement les États-Unis d’Amérique. Bien que l’exportation des capitaux européens ait par la suite connu une chute de la même ampleur que son homologue d’outre-Atlantique – de 42 % à 32 % – l’UE maintient clairement sa première place.

28En parallèle, pendant que les capitaux étatsuniens et européens ont chacun perdu plus de 20 points de leur part dans le stock mondial, la Chine s’affirme en multipliant sa part par un facteur de 10 : à peine 0,6 % en 2005, elle atteint aujourd’hui 6,3 %. Cette performance chinoise contraste avec un retrait de plus en plus marqué du capital russe de la compétition internationale. Après avoir frôlé les 2 % avant la crise de 2008, sa part représente aujourd’hui seulement la moitié, 0,97 %. Si le capital russe a opéré un retrait du marché mondial, l’essor de son homologue chinois a été fulgurant. Cette évolution spectaculaire doit néanmoins être relativisée compte tenu du point de départ très bas qui explique pourquoi même aujourd’hui, après 20 ans d’émergence, le capital chinois est toujours loin derrière les capitaux beaucoup plus anciens du monde transatlantique. Le stock étant le cumul des flux annuels d’IDE, l’ancienneté est évidemment cruciale. Par conséquent, aussi pertinent qu’il soit, l’indicateur du stock accorde un poids relativement plus important aux événements du passé, au risque de masquer certains développements contemporains. En effet, l’affaiblissement de la position étatsunienne est encore plus flagrant en termes de flux d’IDE. Selon les données de l’OCDE, en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie, ils représentaient seulement 5 % des flux mondiaux – loin derrière la Chine (12 %) et l’UE (32 %), mais toujours devant la Russie (2 %).

29Ces chiffres indiquent une première grande différence par rapport aux résultats de N. Poulantzas : la prééminence incontestable du capital étatsunien des années 1970 appartient au passé. Néanmoins, cet affaiblissement ne se déploie pas de manière homogène dans l’espace. Tout comme N. Poulantzas ne s’est pas contenté de mettre en évidence la montée en puissance générale du capital étatsunien, nous allons retracer son développement géographique inégal.

30Lorsqu’on prend les données du stock d’IDE des États-Unis d’Amérique, il apparaît que le capital étatsunien cible des pays bien spécifiques. Encore substantiellement plus que dans les années 1960 et 1970, l’investissement direct étatsunien se dirige vers l’Europe. Comme le montre la Figure 2, la part de cette dernière dans les IDE américains passe d’un socle déjà très solide de 44 % en 1982 à 59 % en 2020.

Figure 2. Les destinations de l’investissement direct à l’étranger américain (BEA).

31En même temps, l’émergence de la Chine et de la Russie ne se manifeste pas dans ces données. En ce qui concerne cette dernière, la série des données disponibles ne commence qu’en 1999 – ce qui ne pose pas de vrai problème méthodologique pour notre sujet puisque jusqu’alors la Russie était profondément enfoncée dans la crise économique de son intégration pleine et entière dans le monde capitaliste30. Au vu des données, il est clair qu’elle occupe une place totalement marginale pour le capital étatsunien, qui varie entre 0 et 1 % de son stock d’IDE. Le constat est assez similaire pour la Chine. Et le fait de disposer de données plus longues, depuis 1982, n’y change rien : sa part varie entre 1 et 2 %. Autrement dit, en 20 ans la Russie a attiré à peine 1 % des investissements étatsuniens tout comme la Chine en accueille seulement 2 %, au bout de 40 ans de transactions.

32Si on se réfère au deuxième indicateur retenu par N. Poulantzas, la part du capital étatsunien investi dans les pays du centre du capitalisme, on observe une stabilité quantitative qui cache toutefois une modification spatiale. Selon les données du Bureau of Economic Analysis (BEA), les pays du centre – l’Europe, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon – en agrègent 72,2 % en 2021, contre 73,3 % en 1982. L’attractivité croissante de l’Europe, manifeste dans la Figure 2, correspond quasi entièrement à l’affaiblissement du Canada comme destination du capital étatsunien. Cette évolution traduit une stagnation générale de la bourgeoisie intérieure favorable aux États-Unis d’Amérique, qui va de pair avec un renforcement substantiel en Europe et un recul équivalent au Canada. Concernant les différentes zones du présent texte, le constat suivant s’impose : alors que le capital étatsunien s’épanouit dans la vieille sphère transatlantique, il fait preuve d’une prudence certaine vis-à-vis de la Chine et la Russie – même pendant des années sans tensions politiques fortes.

33Étant donné que la bourgeoisie intérieure trouve ses racines dans l’IDE et que nous avons retracé son évolution à l’aide des deux figures précédentes, l’indice numéro trois de N. Poulantzas, relatif au rapport entre l’IDE et l’investissement en portefeuille, ne fournit pas de renseignements nouveaux quant à notre sujet, et cela d’autant plus que la financiarisation correspond à une explosion des flux internationaux de ces capitaux de court terme sans engagement d’accumulation durable31. Passons donc directement à l’indicateur suivant.

34Sur le plan sectoriel, les données du BEA indiquent que les IDE étatsuniens se dirigent principalement vers l’industrie et les services financiers – les derniers ayant devancé les premiers en 200232. Parmi les investissements dans l’industrie, le capital étatsunien conserve un goût prononcé pour les branches de pointe en matière technologique. La chimie, les machines-outils et les produits électroniques attirent plus de la moitié des IDE étatsuniens dans l’industrie. En effet, la taxonomie de l’OCDE relative aux activités industrielles de haute technologie classe ces trois branches parmi les huit premières33.

35En mobilisant les données du BEA sur les IDE sectoriels en fonction des trois grandes zones qui nous intéressent – l’Europe, la Russie et la Chine – le résultat ne diffère pas substantiellement des données générales sur les IDE étatsuniens. Près de la moitié des investissements industriels et financiers sont en effet réalisés en Europe. La Russie attire moins de 1 % dans les deux domaines. L’investissement financier étatsunien en Chine est à peine plus élevé, à la différence de l’industrie chinoise qui se démarque en attirant environ 6 % des IDE industriels étatsuniens. Il est notable que ces derniers n’y ciblent pas les branches de pointe, qui restent très marginales. Ces données sectorielles confirment et approfondissent les résultats des deux premiers indices suggérant qu’en Europe la bourgeoisie intérieure favorable au capital étatsunien est particulièrement bien ancrée : l’investissement dans les secteurs à fort contenu technologique assure non seulement des profits solides, mais un leadership industriel durable34. De la même manière, les données sectorielles confirment l’absence de bourgeoisie intérieure proétatsunienne en Russie et en Chine.

36Jusqu’alors les données convergent vers une existence spatialement circonscrite de la prépondérance du capital étatsunien. Il ne reste donc plus qu’à vérifier comment s’insère le dernier indice poulantzassien, la croissance des filiales de sociétés financières à l’étranger, dans la dynamique générale.

37À la suite de la dérégulation financière, le nombre de banques étrangères présentes dans un pays donné a presque doublé entre 1995 et 2009 – alors même que le nombre d’agences bancaires domestiques a diminué. Plus précisément, la part des banques domestiques a diminué de 80 % à 66 % pendant que celle des banques étrangères a augmenté de 20 % à 34 %. Ces données agrégées doivent être décomposées pour rester fidèles au raisonnement de N. Poulantzas qui met en évidence la présence de la bourgeoisie intérieure à partir de l’origine des capitaux. Les chiffres disponibles sur la zone d’origine des banques étrangères dans le nombre total des banques étrangères sont moins précis que les précédents. Néanmoins, la catégorie « Amérique du Nord » offre une approximation de la présence extraterritoriale des banques étatsuniennes. Comme l’indique le Tableau 1, contrairement à leurs homologues d’Europe de l’Ouest qui ont légèrement élargi leur présence étrangère entre 1995 et 2009, les banques étatsuniennes ont reculé de 4 points. En parallèle, la présence étrangère des banques des pays périphériques (pays émergents et pays en voie de développement) est en hausse de près de 2 points.

Année

1995

2009

Europe de l’Ouest

50,3 %

51,4 %

Amérique du Nord

15,9 %

11,9 %

Japon, Australie, Nouvelle-Zélande

4,9 %

2,9 %

Autres pays à revenu élevé

4,3 %

5,3 %

Pays émergents

19,0 %

20,9 %

Pays en voie de développement

4,9 %

5,8 %

Tableau 1. Part des banques étrangères par pays d’origine (Source35).

38D’autres données plus récentes et moins détaillées montrent par ailleurs qu’en termes d’actifs, les agences étrangères de banques issues d’un pays émergent ont nettement accru leur présence entre 2010 et 2020. Bien que les données en question produites au sein de la Banque des règlements internationaux ne couvrent qu’une partie des pays du monde, elles indiquent que la part de ces agences dans le total des actifs des banques étrangères a grimpé de 8 à 20 %36. Il est enfin notable que cette augmentation est avant tout due à une activité accrue des banques chinoises. Cela suggère que, sans qu’on en connaisse les détours exacts, dans le domaine bancaire une bourgeoisie intérieure d’origine chinoise se renforce. Et surtout, en combinant ce constat avec les données du tableau, il apparaît que la bourgeoisie intérieure proétatsunienne a enregistré des reculs sur le plan financier.

39Au final, en reprenant les résultats des quatre indices poulantzassiens mobilisés dans cette partie, la supervision étatsunienne du capitalisme semble moins profondément ancrée qu’on ne pourrait le croire. Certes, la gestion de la dernière crise financière ainsi que celle du covid-19 ont notamment rappelé la place tout à fait unique du dollar dans l’architecture monétaire internationale37. Or, étant donné que le statut de monnaie mondiale bénéficie d’un effet de retardement qui lui permet de persister au-delà de l’affaiblissement économique de son pays38, ce fait n’est pas réellement aux antipodes des données présentées. Ces données indiquent d’une part qu’il existe toujours une bourgeoisie intérieure issue des États-Unis d’Amérique en Europe et qu’elle s’est renforcée. D’autre part, toutefois, elle reste confinée au continent européen et dans le reste du monde le capital étatsunien s’est plutôt affaibli. Ce constat se trouve en phase avec des études mettant en évidence la montée en puissance de fractions de la bourgeoisie en compétition avec le capital étatsunien, que ce soit l’élite des côtes en Chine39 ou l’élite eurasiatique en Russie40. La mondialisation reste donc un processus fragmenté et propice au conflit, car, dès lors que la multiplication des liens commerciaux et financiers n’est pas accompagnée de la formation d’une bourgeoisie globalement intégrée, l’interdépendance entre différents pays reste fragile.

 

Conclusion : des conflits entre centres d’accumulation concurrents

40Dès lors que l’accumulation illimitée du capital pousse les entreprises à s’étendre au-delà des frontières de leur pays d’origine, et incite par le même coup leur gouvernement à les soutenir dans cette démarche par sa politique économique et militaire, le capitalisme se caractérise par une tendance à l’affrontement violent à l’échelle internationale41. Loin de réhabiliter la thèse du « doux commerce42 », N. Poulantzas apporte de la concision à cette conclusion générale en montrant que dans certaines circonstances étroitement liées à la circulation internationale d’IDE, les tensions politiques entre États peuvent diminuer en raison de la présence d’une bourgeoisie intérieure.

41Pour rendre compte de la conflictualité internationale, il convient alors d’analyser les flux de capitaux en suivant un ensemble d’indices proposés par N. Poulantzas. Sur cette base, le présent article a mis en évidence la persistance et même le renforcement d’une bourgeoisie intérieure proétatsunienne en Europe, mais aussi son absence en Russie et en Chine. La supervision étatsunienne du capitalisme semble donc principalement s’appliquer à la zone transatlantique43, en dehors de laquelle des conflits politiques peuvent aisément voir le jour. Si le monde contemporain se distingue par des tensions majeures, si la « mondialisation armée44 » bat son plein, la pensée de N. Poulantzas fournit un point de repère structurel, articulant accumulation du capital et alliances politiques par le biais d’une analyse des classes sociales et en particulier de la bourgeoisie, pour comprendre les dynamiques belligènes actuelles entre centres d’accumulation principaux concurrents.

 

Benjamin Bürbaumer


Benjamin Bürbaumer est maître de conférences en économie à Sciences Po Bordeaux. Chercheur au Centre Émile Durkheim (UMR 5116, CNRS), il a consacré sa thèse de doctorat en sciences économiques à la place des normes techniques dans le commerce international. Ses travaux s’inscrivent principalement dans deux domaines : l’économie politique internationale et les finances publiques. Il est l’auteur de Le souverain et le marché (Éditions Amsterdam, 2020).

Source :

Revue “Terrains, Théories”, Actualité et inactualité de Nicos Poulantzas.
Bientôt sur POUR, A  VOIR, la conférence du 19 septembre 2024 de Benjamin Burbaumer “Chine/Etats Unis, le capitalisme contre la mondialisation”.
A LIRE sur la Chine.
“La réalité de la crise économique en Chine”, traduit par les lecteurs de Les Crises, source Foreign Affairs,

Bibliographie

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Notes

1 Boulanger Pierre-Laurent, Collier Anne-Claire et Dufoix Stéphane, « Où se trouve le global… », Terrains/Théories, n° 5, 2016 [En ligne].

2 Palheta Ugo, La possibilité du fascisme, Paris, La Découverte, 2018.

3 Rocher Paul, Gazer, mutiler, soumettre : politique de l’arme non létale, Paris, La Fabrique, 2020.

4 Bruff Ian, « The Rise of Authoritarian Neoliberalism », Rethinking Marxism, n° 26/1, 2014, p. 113-129 ; Fabry Adam et Sandbeck Sune, « Introduction to Special Issue on “Authoritarian Neoliberalism” », Competition & Change, n° 23/2, 2019, p. 109-115 ; Bruff Ian et Tansel Cemal Burak, « Authoritarian Neoliberalism : Trajectories of Knowledge Production and Praxis », Globalizations, n° 16/3, 2019, p. 233-244 ; Boukalas Christos, « État d’exception ou étatisme autoritaire  : Agamben, Poulantzas et la critique de l’antiterrorisme », Période, 2016 [En ligne].

5 Kouvelakis Stathis, « Spectres du ”totalitarisme” : Poulantzas face au fascisme et à l’État d’exception », in Ducange Jean-Numa et Keucheyan Razmig (Éds.), La fin de l’État démocratique. Nicos Poulantzas, un marxisme pour le XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2016, p. 68-83 ; Garo Isabelle, « La réflexion stratégique de Nicos Poulantzas, entre économie et politique », in Ducange Jean-Numa et Keucheyan Razmig (Éds.), La fin de l’État démocratique. Nicos Poulantzas, un marxisme pour le XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2016, p. 34-49 ; Demirovic Alex, « État capitaliste, hégémonie et transformation démocratique vers le socialisme », in Ducange Jean-Numa et Keucheyan Razmig (Éds.), La fin de l’État démocratique. Nicos Poulantzas, un marxisme pour le XXIe siècle, trad. par Alexis Cukier, Paris, Presses universitaires de France, 2016, p. 50-67 ; Keucheyan Razmig, « Préface. Lénine, Foucault, Poulantzas », in Poulantzas Nicos, L’État, le pouvoir et le socialisme, nouvelle éd., Paris, Les Prairies Ordinaires, 2013 [1978], p. 7-37 ; Bantigny Ludivine, « Nicos Poulantzas et la Ligue communiste révolutionnaire : réceptions et discussions », in Ducange Jean-Numa et Keucheyan Razmig (Éds.), La fin de l’État démocratique. Nicos Poulantzas, un marxisme pour le XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2016, p. 110-119 ; Douet Yohann, « Althusser, Poulantzas et le problème de l’autonomie de la politique », L’Homme & la Société, n° 209/1, 2019, 157-181 ; Sotiris Panagiotis, « Le dialogue continu de Poulantzas avec Gramsci », Période, 2017 [En ligne] ; Boos Tobias, Lichtenberger Hanna et Puller Armine (Éds.), Mit Poulantzas arbeiten: … um aktuelle Macht- und Herrschaftsverhältnisse zu verstehen, Hamburg, VSA, 2017.

6 Panitch Leo, « The New Imperial State », New Left Review, n° II/2, 2000, p. 5-20 ; Auvray Tristan et Durand Cédric, « Un capitalisme européen ? Retour sur le débat Ernest Mandel/Nicos Poulantzas », in Ducange Jean-Numa et Keucheyan Razmig (Éds.), La fin de l’État démocratique. Nicos Poulantzas, un marxisme pour le XXIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2016, p. 142-161 ; Durand Cédric et Keucheyan Razmig, « Financial Hegemony and the Unachieved European State », Competition & Change, n° 19/2, 2015, p. 129-144 ; Gindin Sam et Panitch Leo, The Making of Global Capitalism: The Political Economy Of American Empire, Londres, Verso, 2013 ; Ryner Magnus, « Europe’s Ordoliberal Iron Cage: Critical Political Economy, the Euro Area Crisis and Its Management », Journal of European Public Policy, n° 22/2, 2015, p. 275-294.

7 Poulantzas Nicos, Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’hui, Paris, Seuil, 1974.

8 S. Gindin et L. PanitchThe Making of Global Capitalismop. cit.

9 T. Auvray et C. Durand« Un capitalisme européen ? », art. cit. ; Ryner Magnus, « Financial Crisis, Orthodoxy and Heterodoxy in the Production of Knowledge about the EU »Millennium, n° 40/3, 2012, p. 647-673.

10 Gordon Jane Anna et Cornell Drucilla, Creolizing Rosa Luxemburg, Lanham, Rowman & Littlefield International, 2021 ; Harootunian Harry, Marx After Marx: History and Time in the Expansion of Capitalism, New York, Columbia University Press, 2015 ; Harootunian Harry, « Déprovincialiser Marx », Période, 2017 [En ligne] ; Anderson Kevin, Marx aux antipodes : nations, ethnicité et sociétés non occidentales, trad. par Marc Chemali et Véronique Rauline, Paris, Éditions Syllepse, 2015.

11 A propos du développement inégal et combiné, voir Rosano-Grange Marlène, « Penser la périodisation et les relations internationales  : l’apport du “développement inégal et combiné” », Tracés. Revue de sciences humaines, n° 36, 2019, p. 141-155.

12 Il convient évidemment de préciser que l’école de la dépendance elle-même puise ses racines, entre autres, dans la réception du marxisme en Amérique latine.

13 N. Poulantzas, Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’huiop. cit., p. 43.

14 Bürbaumer Benjamin, Le Souverain et le Marché. Théories contemporaines de l’impérialisme, Paris, Amsterdam, 2020.

15 Un exemple particulièrement instructif de cette tendance peut être trouvé dans Varga Eugène et Mendelsohn Léo, Données complémentaires à L’impérialisme de Lénine, Paris, Éditions Sociales, 1950. Si ce livre exprime de fait aussi les possibilités et les difficultés du travail intellectuel sous le stalinisme (Roh Kyung Deok, Stalin’s Economic Advisors: The Varga Institute and the Making of Soviet Foreign Policy, New York, I.B. Tauris, 2018), il illustre tout de même une tendance plus large répandue dans le marxisme orthodoxe de la période fordiste, dont Mandel a souligné les conclusions contradictoires et le flou théorique (Mandel Ernest, Late Capitalism, Londres, Verso, 1980, p. 515-522).

16 Sur les différents courants de la dépendance et leur rapport au marxisme classique, voir Palma Gabriel, « Dependency: A Formal Theory of Underdevelopment or a Methodology for the Analysis of Concrete Situations of Underdevelopment? », World Development, n° 6/7, 1978, p. 881-924 ; Bürbaumer Benjamin, « De l’école de la dépendance aux chaînes globales de valeur. L’héritage sous-estimé de la théorie économique de Rosa Luxemburg », Actuel Marx, n° 71/1, 2022, p. 90-105.

17 N. Poulantzas, Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’huiop. cit., p. 43 [souligné dans l’original].

18 Ibid., p. 44.

19 Ibid.

20 Mandel Ernest, Europe versus America? Contradictions of Imperialism, Londres, NLB, 1970 ; E. MandelLate Capitalismop. cit.

21 N. Poulantzas, Les classes sociales dans le capitalisme aujourd’huiop. cit., pp. 48-52.

22 Ibid., p. 71.

23 Ibid.

24 Mouhoud El Mouhoub, Mondialisation et délocalisation des entreprises, Paris, La Découverte, 2017.

25 Bourguinat Henri, Finance Internationale, Paris, Presses universitaires de France, 1992, p. 115.

26 Chesnais François, La mondialisation du capital, Paris, Syros, 1997, p. 75.

27 Orlean André, « Réflexion sur les fondements institutionnels de l’objectivité marchande », Cahiers d’économie politique/Papers in Political Economy, n° 44/1, 2003, p. 181-196 ; Tordjman Hélène, « La construction d’une marchandise : le cas des semences », Annales. Histoire, sciences sociales, n° 63/6, 2008, p. 1341-1368.

28 S. Gindin et L. PanitchThe Making of Global Capitalismop. cit.

29 Anderson Perry, Ever Closer Union? Europe in the West, Londres, Verso, 2021 ; Anderson Perry, The New Old World, Londres, Verso, 2011.

30 Vercueil Julien, Économie politique de la Russie 1918-2018, Paris, Seuil, 2019.

31 Guttman Robert, Finance-Led Capitalism: Shadow Banking, Re-Regulation, and the Future of Global Markets, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2016.

32 Cette évolution n’est pas surprenante dès lors que la période en question et celle du capitalisme financiarisé (Clevenot Mickaël, « Les difficultés à nommer le nouveau régime de croissance », Revue de la régulation. Capitalisme, institutions, pouvoirs, n° 3/4, 2008 [En ligne] ; Durand Cédric, Le capital fictif : comment la finance s’approprie notre avenir, Paris, Les Prairies Ordinaires, 2014).

33 GalindoRueda Fernando et Verger Fabien, OECD Taxonomy of Economic Activities Based on R&D Intensity, Paris, OCDE, 2016.

34 Sur le caractère durable du leadership technologique américain, voir aussi Starrs Sean, « The Chimera of Global Convergence », New Left Review, n° II/87, 2014, p. 81-96.

35 Van Horen Neeltje et Claessens Stijn, « Foreign Banks: Trends, Impact and Financial Stability », IMF Working Papers, n° 2012.010, 2012.

36 Aldasoro Iñaki, Caparusso John et Chen Yingyuan, « Global Banks’ Local Presence: A New Lens », 2022 (https://www.bis.org/publ/qtrpdf/r_qt2203d.htm>).

37 Tooze Adam, Crashed: How a Decade of Financial Crises Changed the World, New York, Penguin Books, 2019 ; Tooze Adam, Shutdown: How Covid Shook the World’s Economy, Dublin, Allen Lane, 2021 ; S. Gindin et L. PanitchThe Making of Global Capitalismop. cit.

38 Guttman Robert, Multi-Polar Capitalism: The End of the Dollar Standard, Cham, Palgrave Macmillan, 2021.

39 Hung Ho-fung, The China Boom: Why China Will Not Rule the World, New York, Columbia University Press, 2017.

40 Dzarasov Ruslan, « The Global Crisis and Its Impact on the Eurasian Economic Union », European Politics and Society, n° 17, 2016, p. 23-34.

41 Hilferding Rudolf, Le Capital Financier, trad. par Marcel Ollivier, Paris, Éditions de Minuit, 1970 [1910].

42 Montesquieu Charles Louis de Secondat baron de, De l’esprit des lois, éd. de Victor Goldschmidt, Paris, Flammarion, 1979 [1748].

43 Ce qui n’implique évidemment pas l’inexistence de désaccords concurrentiels importants (Bürbaumer Benjamin, « The Limits of Traditional Bargaining under Deep Integration: TTIP Stumbling over Technical Barriers to Trade »JCMS: Journal of Common Market Studies, n° 59/5, 2021, p. 1069-1085 ; Cafruny Alan, « The Transatlantic Imperium After the Global Financial Crisis: Atlanticism Fractured of Consolidated? », in Cafruny Alan, Talani Leila Simona et Pozo Martin Gonzalo (Éds.) The Palgrave Handbook of Critical International Political Economy, Londres, Palgrave Macmillan, 2016, p. 9-28..

44 Serfati Claude, L’État radicalisé. La France à l’ère de la mondialisation armée, Paris, La Fabrique, 2022 ; Serfati Claude, Le militaire, Paris, Amsterdam, 2017.

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Référence électronique

Benjamin Bürbaumer« Alliances et accumulation »Terrains/Théories [En ligne], 18 | 2024, mis en ligne le 13 mars 2024, consulté le 23 septembre 2024URL : http://journals.openedition.org/teth/5747 ; DOI : https://doi.org/10.4000/teth.5747

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