A Bruxelles, les CPAS peuvent plonger ou se réformer

Carte blanche

Une des clés du prochain gouvernement bruxellois sera de coupler rigueur budgétaire et diminution de la pauvreté. L’essentiel de la pauvreté du pays se concentre à Bruxelles. Il ne faut donc pas y opposer rigueur budgétaire et action sociale. Les signataires de cette carte blanche, acteurs proches des CPAS, pensent que malgré les défauts existants, il est possible de bien organiser l’action sociale, de faire reculer la pauvreté, et de stimuler la mobilité sociale et économique des Bruxellois. Ils plaident pour que les travailleurs sociaux s’emparent de l’avenir des CPAS. 

L’action sociale est la compétence des 19 CPAS communaux. Chaque année, les 19 communes engagent ensemble près de 400 millions d’euros pour financer les CPAS. Les communes n’ont plus de sous. La Région non plus. Certains services ne sont déjà plus accessibles. Les délais de réponse aux demandes des ayants droit s’allongent. Le turnover et l’absentéisme des travailleurs se répandent. A cela s’ajoute une inégalité insoutenable : les communes les plus pauvres, qui ont le plus besoin d’aide sociale, ont le moins de ressources pour financer cette aide.

Trois facteurs vont venir aggraver le tableau : l’augmentation prévue de la pauvreté, l’austérité budgétaire et la volonté de supprimer les allocations de chômage après deux ans. Le risque d’explosion en vol est réel.

Or, il est tacitement reconnu que, quel que soit le chemin emprunté, la Région et le Fédéral devront refinancer les pouvoirs locaux. N’attendons pas que les communes soient étranglées pour soigner l’outil, pour soutenir le travail social et pour garantir une dignité égale à tous les Bruxellois.