À la source de l’impasse politique française, la crise économique

Le récit dominant tente de faire de l’économie française une victime innocente de la crise politique. Elle est en réalité la source de l’instabilité politique et de la profonde crise démocratique que traverse le pays.

Pour son premier journal de 20 heures, lundi 1er septembre, la journaliste de France 2 Léa Salamé avait invité Michel-Édouard Leclerc. Le patron de la distribution était venu se lamenter des effets néfastes de « l’incertitude politique » sur l’économie. Le 3 septembre, Thierry Cotillard, le patron d’Intermarché, abondait dans ce sens au micro de France Inter. La veille, Le Monde avait entonné ce même refrain, voyant dans les troubles politiques une source de « fragilisation » de l’économie française.

Et ce ne sont là que quelques exemples parmi une montagne de sujets identiques. Car la figure est désormais classique. À chaque menace sur le gouvernement, l’économie est présentée comme la victime innocente des déboires de la politique française. Cette forme n’est pas innocente : elle participe à la construction d’un imaginaire où la politique serait une force autonome, indépendante de la situation économique.