La politique brisée de Gaza. Tous les mouvements qui prétendaient parler au nom des Palestiniens les ont trahis

La politique brisée de Gaza. Tous les mouvements qui prétendaient parler au nom des Palestiniens les ont trahis. Le prochain chapitre doit appartenir à ceux qui ont enduré la dévastation.

Quel que soit le système politique fragile qui existait à Gaza, il s’est effondré, tout comme les institutions qui donnaient autrefois sa structure à la vie publique. Le Hamas, affaibli militairement et décapité par les assassinats de ses dirigeants, fait face à l’isolement à l’étranger et à un mandat diminué dans le pays. L’Autorité palestinienne [1], longtemps discréditée en Cisjordanie, a été absente à Gaza. Les factions de gauche survivent comme symboles plutôt que comme véritables organisations. Les personnalités politiques indépendantes sont dispersées ou réduites au silence. Après deux ans de guerre, Gaza n’a aucun organe politique fonctionnel doté de l’autorité ou de la légitimité nécessaire pour façonner ce qui vient ensuite.

Le plan de Gaza du président Donald Trump se présente comme la réponse. Annoncé par Trump à la Maison-Blanche fin septembre, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à ses côtés, ce cadre en vingt points promet de mettre fin à la guerre, de relancer l’aide et de mettre en place une autorité de transition pour diriger Gaza. Il crée une « force internationale de stabilisation temporaire », un comité palestinien technocratique et apolitique placé sous l’autorité d’un nouveau « conseil de la paix » international, présidé par Trump lui-même. L’ancien Premier ministre britannique Tony Blair contribuerait à superviser la transition. L’organisme vise à gérer le redéveloppement de Gaza par une gouvernance moderne et « efficace », afin d’attirer les investissements étrangers. Les clauses du plan comprennent un échange d’otages contre des prisonniers et des détenus, une amnistie pour les membres du Hamas qui se désarment, un passage sûr pour les membres qui choisissent de partir, une vague de livraisons humanitaires et un retrait en plusieurs étapes des Forces de défense israéliennes (Tsahal) lié à des « critères de sécurité » — y compris la démilitarisation du Hamas et des arrangements de contrôle des frontières, tous vérifiés par des observateurs indépendants. Le document note également que les civils seront autorisés à partir mais que « personne ne sera forcé à quitter » Gaza, un changement par rapport aux propos antérieurs de Netanyahu sur l’émigration « volontaire » et à la proposition de Trump d’une « Riviera » pour « reconstruire et dynamiser Gaza ».