Le nouvel âge des fléaux du capitalisme. Le Covid-19 a été la pandémie la moins inattendue de l’histoire (III)

Épisode 3
”]Jamais auparavant le monde n’avait été aussi clairement prévenu des dangers d’une pandémie dévastatrice ”Global

 

A en juger par les excuses que nous entendons pour justifier l’incapacité des gouvernements à réagir efficacement à la pandémie, on pourrait penser que le Covid-19 était un acte de Dieu, un événement naturel que personne n’aurait pu anticiper. Le président états-unien Donald Trump a déclaré qu’il était « sorti de nulle part », qu’il avait « surpris le monde entier » et que « personne n’avait jamais rien vu de tel auparavant ». Parce que c’était inattendu et imprévisible, on ne pouvait pas lui reprocher d’avoir été pris au dépourvu.

C’est tout simplement faux. Comme l’écrit l’historien Kyle Harper, « la pandémie était un désastre parfaitement inévitable ».

« Personne ne pouvait savoir qu’un nouveau coronavirus passerait de l’animal à l’homme dans le centre de la Chine à la fin de l’année 2019 et déclencherait une pandémie mondiale. Pourtant, il était inévitable qu’un nouvel agent pathogène émerge et échappe à nos systèmes de défense collectifs. Il y a fort à parier que le coupable serait un virus à ARN hautement contagieux, d’origine zoonotique, qui se propagerait par voie respiratoire. En bref, une pandémie déstabilisante était inéluctable, ses contours prévisibles, ses détails essentiellement aléatoires. » [2]

Cette attente était si largement partagée par les experts en maladies infectieuses que, deux mois seulement avant le début de la véritable pandémie, le Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire a organisé un atelier de simulation de pandémie, auquel ont participé des responsables gouvernementaux et économiques du monde entier, et qui portait sur « un nouveau coronavirus zoonotique transmis de la chauve-souris au porc puis à l’homme, qui finit par se transmettre efficacement d’homme à homme, entraînant une grave pandémie ». La maladie fictive, inspirée du SRAS, aurait tué 65 millions de personnes [3].


By Ian Angus

Ian Angus, né en 1945, est un spécialiste en télécommunications (il fut président de 1980 à 2007 de Angus Télémanagement Group), également pendant 25 ans animateur radiophonique spécialisé dans le blues (à ce titre, membre de 1997 à 2007 du panel canadien attribuant l'Award du meilleur programme de blues au Canada) et théoricien écosocialiste canadien. Il est un des fondateurs du Global Ecosocialist Network. Il est l'éditeur du journal écosocialiste en anglais Climate et Capitalism (https://climateandcapitalism.com/). Il est coauteur de l'ouvrage "Too Many People ? Population, Immigration and The Environnemental Crisis", en anglais, Edition HaymarketBooks, Chicago, USA.