Ce qui suit pourrait être une blague d’humour noir, mais il n’est qu’une histoire tout à fait réelle et surtout, emblématique de cette Grèce néolibérale et délabrée de la première moitié du XXIe siècle : seulement quelques heures avant la terrible catastrophe ferroviaire du 28 février, le président du syndicat des conducteurs de train Kostas Genidounias avait commenté en ces mots la visite que le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis devait rendre le 1er mars, c’est à dire au lendemain de cette catastrophe, au “Centre de téléconduite et de signalisation du réseau ferroviaire du nord de la Grèce” a Salonique: « Je viens de le lire sur un site que Mitsotakis sera demain au centre de télécommandes-signalisation du réseau ferroviaire de la Grèce du Nord. Quelqu’un peut-il nous dire où se trouve le centre de signalisation et de télécommandes et où fonctionne-t-il dans le nord de la Grèce ? À Drama il n’y en a pas, après Platy à Florina ligne unique, tandis que vers Athènes tout est éteint, après tx1 rouge, en opération Sindos, la ligne à Strymonas est une jungle. Qu’est-ce que nous sommes en train de vivre? »