Illustration : Maximin Emagna, co-Président du MRAX
M. le Secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, Mme la ministre de l’Intérieur, Mme la Ministre des Affaires Etrangères, M. le Premier Ministre,
Depuis le 18 septembre, Junior MASUDI WASSO, un jeune étudiant congolais est injustement et abusivement incarcéré au centre fermé de Zaventem. Alors qu’il dispose d’un visa long séjour et de documents dûment délivrés par toutes les autorités belges compétentes pour entrer sur le territoire et étudier à L’UCL, il en est empêché par des policiers qui, à cause d’un soi-disant « interrogatoire » sur ses connaissances, ont demandé à le renvoyer en RDC !
Mesdames, Messieurs,
En vertu de quel.le.s circulaire, arrêté ministériel, arrêté royal, loi ou disposition constitutionnelle des policiers peuvent-ils évaluer des connaissances, au point de conclure qu’un individu « n’est pas un étudiant » ?
D’après quelle(s) compétence(s) ces policiers peuvent-ils juger de la « qualité » de Junior MASUDI WASSO comme étudiant de l’enseignement supérieur en Belgique, et remettre en cause l’équivalence de diplôme dûment obtenue auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Cette dernière serait-elle si laxiste qu’elle doit se faire corriger par les policiers en question ? Sont-ils eux-mêmes tous porteurs d’un diplôme de l’enseignement supérieur leur conférant une telle capacité ?
Ils ont demandé à Junior comment il compte aller de Denderleeuw à Louvain-la-neuve ! A quoi riment de telles questions ? Depuis quand exige-t-on d’un nouvel entrant qu’il doive connaître d’avance le parcours d’un lieu à un autre avant même d’entrer sur le territoire ? A quoi servent les services d’information des universités ou le garant familial, ici la sœur de M. WASSO, si ce n’est pour accompagner le nouvel arrivant dans ses premiers pas en Belgique ? De telles questions attestent de la volonté manifeste des policiers d’aboutir à une conclusion déjà préméditée. Un tel interrogatoire où un jeune homme de 20 ans est cueilli à froid, seul face à des policiers hostiles comme l’indiquent la nature de leurs questions-pièges, s’apparente à de la torture morale, où l’on vise à faire perdre ses moyens au supplicié pour exploiter sa fragilité.
C’est proprement honteux !!!
C’est honteux de permettre que des fonctionnaires de police qui ne disposent pas des qualifications requises remettent en cause le travail préalable de leurs collègues plus qualifiés ! C’est honteux de vouloir absolument défendre, par principe, une procédure qui dans le cas d’espèce est une remise en cause totale de documents officiels, une porte ouverte aux abus policiers et une couverture à des actes racistes à peine masqués.
Ne jugez pas Junior à la couleur de sa peau, ce serait un acte criminel, parce que c’est le pire critère de jugement d’un jeune en quête de savoir.
Pour paraphraser le slogan d’une précédente campagne de lutte contre le racisme (« Le racisme, vous valez mieux que ça »), nous disons aujourd’hui que « La Belgique vaut mieux que cet abus de pouvoir raciste. »
M. le Secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, Mme la ministre de l’Intérieur, Mme la Ministre des Affaires Etrangères, M. le Premier Ministre,
Au lieu de vouloir remballer manu militari et en catimini cet étudiant parfaitement capable de mener ses études et arrivé sur le territoire pour cela et cela seulement, et pouvoir conclure ensuite par un « circulez, il n’y a plus rien à voir »,
Revenez aux valeurs essentielles de la Belgique, à savoir la légalité, le respect de vos propres décisions (un visa dûment obtenu), le refus de cautionner un abus de pouvoir raciste. Renoncez aux sirènes de l’extrême droite dont la crainte du débordement dans l’opinion publique (raciste) paralyse beaucoup de responsables politiques. Restez vous-mêmes ! Restez des responsables politiques démocratiques et humanistes.
C’est tout ce que les démocrates de ce pays et nous-mêmes attendons de vous.
Ni faveur, ni passe-droit ! Seulement le respect du droit et l’exécution des décisions dûment prises, comme celle d’un visa d’entrée pour études à un étudiant africain.
Ne limitez pas le respect de la personne humaine aux seuls Belges, mais appliquez-le partout sur le territoire, même au-delà des frontières juridiques, à toute personne humaine. Junior WASSO mérite aussi, comme tout être humain, le respect de sa personne et de son parcours académique.
Libérez Junior MASUDI WASSO afin qu’il entre enfin à l’Université Catholique de Louvain où il est attendu depuis trop longtemps !
Premiers signataires :
Sous l’Arbre à Palabre (SAP)/Radio Campus – OBSERVATOIRE DE LA NEGROPHOBIE EN EUROPE (NOE)- EUROPE BELGIQUE DIVERSITE (EBD) – MRAX – CHANGE asbl – MOJA – AFRIQUE AUTREMENT – INTAL Congo – Collectif
Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations (CMCLD) – SERCOM asbl – Communauté Congolaise de Huy-Waremme (CCHW) – BAKUSHINTA – Fédération des congolais de Bruxelles (FCB) – Dimanche Ensemble asbl – Afrology asbl – MIC asbl – – UCOBEL asbl – MOZAYIKA asbl – MORAF – Mwinda Kitoko – SHARE Forum des Migrants – JAMII asbl – GFAIA asbl –
Cécile Rugira (vie féminine) – Leslie Lukamba (militante décoloniale) – Nadia Nsayi (politologue) – Kentey Pini- Pini Nsasay (militant décolonial, vice-président du MRAX et membre du CMLCD) – Dr Maximin Emagna (co président du MRAX et de l’observatoire de la negrophobie en Europe) – Spero Noviti Houmey – Stéphanie Ngalula Mukadi, militante décoloniale et écologiste – Véronique Clette-Gakuba, chercheuse, ULB – Georgine Dibua Mbombo (Bakushinta) – Yves Lodonou, militant décolonial et syndicaliste – Moïse Essoh, militant décolonial, UPC-Manidem – Isabelle Minnon, militante décoloniale, PTB – Kalvin Soiresse Njall, député bruxellois – Gisèle Mandaila, ex Secrétaire d’état- conseillère communale – Tapé Groubera, porte-parole du POIB – François makanga, guide-conferencier et artiste du spectacle – Esther Kouablan, militante antiraciste, MRAX – Paula Polanco, présidente Intal –