La campagne DOGE de Trump accélère 50 ans de privatisation aux USA

Depuis son retour au pouvoir, le président Donald Trump a pris des mesures énergiques pour réduire la taille du gouvernement fédéral. Son administration a gelé les subventions fédérales, émis des décrets présidentiels alignés sur le Projet 2025 de la Heritage Foundation et, surtout, créé ce qu’il appelle le Département de l’efficacité gouvernementale, ou DOGE.

Le DOGE a été présenté comme une initiative de réduction des coûts, bien que le montant réel des économies réalisées reste flou. Pour diriger le DOGE, Trump a nommé Elon Musk, un mégadonateur dont les entreprises détiennent des contrats fédéraux d’une valeur de plusieurs milliards. Musk a déjà procédé à des coupes importantes, notamment des réductions massives des effectifs, la réduction des opérations gouvernementales et la purge d’agences entières. Des milliers de fonctionnaires fédéraux ont perdu leur emploi.

Bien que dramatiques, ces mesures reflètent une longue tendance à la privatisation du gouvernement. En effet, mes recherches sociologiques montrent que le gouvernement s’est progressivement retiré de la production économique depuis des décennies, sous-traitant de nombreuses responsabilités au secteur privé.

 

3 indicateurs de privatisation

À première vue, les dépenses publiques totales semblent stables dans le temps. En 2024, les dépenses fédérales, étatiques et locales représentaient 35 % de l’économie américaine, soit le même pourcentage qu’en 1982. Cependant, mon analyse des données du Bureau of Economic Analysis offre une nouvelle perspective, en présentant la privatisation comme un phénomène macroéconomique. Je constate que l’activité économique américaine s’est de plus en plus privatisée au cours des 50 dernières années. Ce changement s’est produit de trois manières principales.