En septembre 2013, après avoir affirmé devant le CIO (Comité international olympique) que « la situation à Fukushima est sous contrôle », le Premier ministre Shinzo Abe et son pays ont remporté l’attribution des jeux de 2020. Quelle était la réalité de cette affirmation ? Qu’en est-il 7 ans plus tard à quelques mois du début de ces jeux ?
Le 11 mars 2011 à 14h46 survient le scénario impensé : un tremblement de terre record de magnitude 9 et long de 3 minutes endommage la centrale de Fukushima Daiichi et 50 minutes plus tard le tsunami parachève sa destruction. Les événements catastrophiques se succèdent dans les heures et les jours suivants : explosions et incendies dans plusieurs bâtiments réacteurs, fusion des cœurs des réacteurs 1, 2 et 3, dégagement massif de radionucléides dans le sous-sol, l’atmosphère et la mer provoquant l’exode de 350.000 personnes.
Une quinzaine de jours sont nécessaires pour ralentir un tant soit peu ces rejets qui n’ont en fait pas cessé depuis. Actuellement une partie de l’eau de ruissellement s’écoulant dans les réacteurs accidentés et des 200m3 d’eau injectée quotidiennement pour refroidir les 900 tonnes de corium des cœurs fondus s’infiltre dans le sous-sol et dans l’océan Pacifique, ajoutant en continu à ce qui a été dès le début la plus grande pollution radioactive du milieu marin de tous les temps, et ce malgré la mise en place en sous-sol d’une barrière réfrigérée de 1,4km achevée en 2018 (coût : 265 millions € et 8 millions pour l’électricité chaque année). Aujourd’hui, il semble bien que la radioactivité totale rejetée dans l’environnement dépasse largement celle de la catastrophe de Tchernobyl. La chance du Japon a été de voir 80% des rejets atmosphériques poussés par les vents dans l’océan.