Entre 1961 et 1971, dans le cadre de la deuxième Guerre d’Indochine (1955-1975), l’armée américaine fait usage de défoliants et d’herbicides sur le territoire sud-vietnamien, laotien et cambodgien[1]. Dans le cadre de la mission Ranch Hand (« ouvrier agricole » en français), 90 millions de litres de produits chimiques sont déversés sur une zone couvrant 10 % du territoire vietnamien actuel – une surface équivalente à celle de la Belgique. Les troupes américaines ciblent les forêts et les plantations sur la piste Ho-Chi-Minh afin de priver les milices du Front national de libération du Sud-Viêtnam de cachettes et de vivres. La gamme de défoliants, parmi laquelle on trouve le fameux Agent orange, est manufacturée par de grandes multinationales de l’agrochimie américaine, comme Monsanto (à présent Bayer) ou encore Dow Chemical. La production rapide et négligente des solutions chimiques provoque la contamination d’une grande partie des lots d’Agent orange à la dioxine[2] – composant reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme hautement toxique et nocif pour la santé dès 1997.
Dès le milieu des années 1960, le gouvernement de la République démocratique du Viêtnam et les mouvements pacifistes transnationaux pointent du doigt les effets des herbicides tant sur l’écosystème que sur la santé humaine[3]. La ligne politique du gouvernement des États-Unis a été d’ignorer ces mises en garde et de nier tout lien causal avec l’emploi de l’Agent orange. En 2002, des chercheurs du ministère de la Santé vietnamien et de la société de consultance privée canadienne Hatfield Ltd localisent 30 lieux où la pollution est particulièrement élevée[4]. Ces zones, appelées « hotspots », sont d’anciennes bases militaires étatsuniennes et sud-vietnamiennes où les produits étaient stockés puis chargés et où les avions étaient lavés au retour de leur mission. Leurs alentours ont par ailleurs été épandus pour prévenir les attaques embusquées[5].
En étudiant le cas emblématique de l’Agent orange au Viêtnam, cet Éclairage explique comment les conflits armés impactent à long terme les écosystèmes et, à travers eux, la santé et les sociétés humaines. Il revient, dans un premier temps, sur les conséquences environnementales des épandages d’herbicides et de défoliants au Viêtnam. Il s’intéresse ensuite aux effets de l’exposition à ces produits chimiques sur la santé et présente la manière dont ceci impacte à son tour la société dans son ensemble. La conclusion élargit la réflexion à des cas récents et invite à une conceptualisation plus générale de la destruction guerrière des écosystèmes comme une forme de « violence lente ».
1. Déforestation et pollution des sols
Ayant pour but la destruction de la végétation, la mission Ranch Hand a causé une grave dégradation des écosystèmes. Les épandages ont occasionné une déforestation massive et généré une forte pollution des sols[6].
Carte 1. Lieux des épandages selon Jeanne et Steven Stellman
Les chimistes américains Jeanne et Steven Stellman ont estimé en 2003 que plus de 2 millions d’hectares de terrain ont été touchés par les épandages de défoliants[7]. Ceci fait écho à la situation dont le botaniste vietnamien Phung Tửu Bôi[8] a été témoin peu après la guerre[9]. Ce dernier faisait part d’une vision « stupéfiante […] de troncs défoliés, debout, mais morts »[10]. Sur les photographies aériennes prises avant et après les épandages, le constat est sans équivoque : la destruction est extensive, si pas totale. Rapidement utilisés comme combustibles par les locaux, les arbres sont remplacés par des espèces invasives telles que le bambou. En 1970, le biologiste américain Arthur Galston énonçait pour la première fois le concept d’« écocide » en faisant directement référence à la destruction des forêts vietnamiennes par l’armée des États-Unis[11].
Encore aujourd’hui, la jungle au sud du Viêtnam peine à se régénérer[12]. Selon différents chercheurs canadiens, vietnamiens et étasuniens, la déforestation a de multiples retombées néfastes. Elle a rendu les écosystèmes moins résilients, impacté la biodiversité animale et végétale.
Encadré 1. La notion d’écocideNotion politique et juridique, l’écocide est défini comme la destruction intentionnelle, extensive et permanente d’un écosystème dans son ensemble par les activités humaines. Il est inscrit dans le code pénal de certains États (dont la Belgique depuis le 20 juillet 2023[13]). En revanche, le crime d’écocide n’est pas encore reconnu en droit international. Alors que la destruction de l’environnement est déjà punie dans le contexte des conflits armés, elle ne l’est que si les dommages sont disproportionnés par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu (Article 8 (2b) (iv) du Statut de Rome)[14]. Des ONG comme End Ecocide Now et des associations de juristes soulignent l’urgence d’inscrire l’écocide comme crime international autonome dans le Statut de la Cour pénale internationale. Cette dernière s’est d’ailleurs prononcée en faveur d’une telle législation[15]. |
En plus de détruire la structure des sols et de les rendre vulnérables à l’érosion, l’Agent orange et la dioxine qu’il contient ont aussi fortement pollué les sols. La dioxine se concentre dans les boues et met plusieurs décennies à se dégrader. Elle persiste dans la terre et dans le fond des plans d’eau, plus de 50 ans après la fin des épandages, principalement autour d’anciennes bases. En cause, la manipulation des produits et leur stockage, qui occasionnent de nombreux déversements chimiques, qu’ils soient accidentels ou volontaires. Ces « hotspots » sont pour la plupart situés en zones rurales ; plus spécifiquement sur des terres sur lesquelles une agriculture de subsistance est pratiquée. Ces activités comportent un risque sanitaire majeur[16]. La concentration de dioxine dans les sols y dépasse jusque 25 fois les normes industrielles établies par l’Environmental Protection Agency des États-Unis. Les études effectuées par le ministère de la Santé du Viêtnam et l’entreprise Hatfield démontrent un taux important de dioxine, tant dans les produits animaliers que dans les échantillons humains issus de régions polluées[17].
2. Un enjeu de santé publique
L’exposition à l’Agent orange pose des problèmes de santé publique. L’exposition peut être directe — les personnes subissent directement les épandages et leurs retombées immédiates — ou indirecte — lorsque l’exposition passe par la chaîne alimentaire et/ou l’allaitement.
Jeanne et Steven Stellman estiment qu’entre 2,1 et 4,8 millions de personnes auraient été directement touchées par des épandages d’Agent orange entre 1961 et 1971[18]. Les groupes concernés sont des civils et des vétérans vietnamiens, ainsi que des vétérans américains, australiens, sud-coréens et néo-zélandais. Parmi ces personnes, beaucoup ont souffert de chloracné[19] — une maladie cutanée causée par la dioxine. Par la suite, des médecins vietnamiens[20] et des associations de vétérans étatsuniens ont fait part d’une recrudescence de maladies rares et/ou avec déclenchement précoce[21]. Par exemple, des cancers (notamment le lymphome non hodgkinien) et l’apparition prématurée de maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson a été signalée. L’Académie nationale des sciences des États-Unis présume, sans pour autant établir de lien causal, qu’il pourrait y avoir une association entre certaines de ces maladies et l’exposition aux défoliants chez les vétérans étatsuniens[22]. D’autres pathologies ont été pointées du doigt, allant de formes graves d’anémie à une fatigue chronique. Ces maladies peuvent apparaître plusieurs années, voire des décennies après le contact avec les produits chimiques[23].
Des troubles reproductifs ont également été signalés[24]. Dans les années 1960, des médecins vietnamiens tiraient déjà la sonnette d’alarme. Les femmes enceintes originaires de régions épandues dans le delta du Mékong connaissaient un taux anormal de grossesses à risque et de fausses couches. Après la guerre, une recrudescence de naissances d’enfants lourdement handicapés ou malformés a été observée, tant au Viêtnam qu’aux États-Unis, parmi les enfants de vétérans[25]. Selon la Croix-Rouge vietnamienne, 150 000 enfants seraient nés avec des problèmes de santé en raison de l’exposition de leurs parents à l’Agent orange et/ou à la dioxine qui y est associée[26]. Tant les personnes directement exposées que celles indirectement touchées ont signalé ces problèmes.
Les maladies liées à l’exposition indirecte touchent principalement les personnes précarisées vivant autour des zones polluées, via l’alimentation. Ces personnes dépendent d’une agriculture de subsistance et exploitent des terres laissées en friche pour le maraîchage et l’élevage aviaire, ainsi que des eaux polluées pour la pêche. Dans certains cas, des familles se sont installées sur les sites d’anciennes bases militaires fortement polluées[27]. S’il est difficile de quantifier avec précision la population concernée, les études effectuées sur plusieurs de ces personnes sont édifiantes. Le taux de dioxine chez les riverains des « hotspots » est 20 fois plus élevé que celui mesuré sur les sujets témoins, qui résident loin des sites pollués[28]. Dans le lait de certaines des femmes suivies, la concentration de dioxine dépassait de 42 fois les recommandations de l’OMS quant à l’allaitement, générant un risque d’exposition infantile[29]. Dans des zones telles que les anciennes bases de Biên Hòa ou Đà Nẵng, les habitants mentionnent des cas de tumeurs, qu’ils imputent à une exposition indirecte à l’Agent orange et à la dioxine qu’il contient[30].
Les conséquences sanitaires de l’Agent orange sont sujettes à controverse. La communauté scientifique reste divisée quant au lien de causalité entre l’exposition aux défoliants pendant la deuxième Guerre d’Indochine et les pathologies décrites. En effet, il est difficile d’établir un protocole d’étude qui permette d’affirmer un lien clair. Les recherches montrent au mieux des tendances, mais elles n’ont pas mené à la détermination d’une relation statistiquement valide. Sur la base de cette incertitude, le gouvernement des États-Unis et les industries productrices d’Agent orange n’ont reconnu aucune des conséquences sanitaires mentionnées[31].
3. Impacts sociétaux
La pollution et les problèmes de santé publique causés par les épandages d’Agent orange ont généré des effets négatifs sur la société vietnamienne. Il s’agit notamment de l’absence ou du manque de soin aux personnes, de l’insécurité alimentaire et reproductive ainsi que de la marginalisation des communautés affectées. En effet, faute de moyens techniques, financiers et humains, il existe au Viêtnam un vide institutionnel dans le soin aux adultes dépendants, dont le handicap est lié à l’exposition à l’Agent orange[32].
Comme expliqué plus tôt, nombre des personnes affectées par les épandages ont donné naissance à des enfants malades après la guerre. Au Viêtnam, le quotidien de ces familles est, encore aujourd’hui, difficile. Les soins continus à apporter impliquent souvent qu’un membre de la famille se retire de la vie professionnelle, générant une importante perte de revenu. Maintenant adultes, certaines de ces personnes sont tributaires des soins que doivent leur apporter leurs parents vieillissants, dont le souci est d’assurer le futur de leurs enfants après leur décès[33].
Par ailleurs, les familles affectées par des problèmes de santé liés à l’Agent orange ont longtemps cru être porteuses d’un mauvais karma. Par conséquent, certaines s’éloignent d’elles-mêmes, alors que d’autres sont exclues de leurs cercles sociaux. La marginalisation liée à l’Agent orange vient aussi de la pauvreté dans laquelle se retrouvent certaines victimes et leurs familles[34]. Alors que la compréhension de ce problème de santé environnementale s’est améliorée, il reste une stigmatisation des familles de victimes, perçues comme vectrices de maladies congénitales. Des chercheuses en santé publique interrogées ont rapporté le désarroi de frères et sœurs d’adultes handicapés et la difficulté de ces personnes à trouver des partenaires de vie. Le mariage est une institution marquant le statut et l’honneur des personnes dans la société confucéenne vietnamienne. Ces personnes se retrouvent alors face à des choix impossibles : rester pour s’occuper de leurs proches, ou s’éloigner socialement et géographiquement pour fonder une famille[35].
Cette question est liée à celle, plus large, de la sûreté reproductive et alimentaire. 50 ans après la guerre, sur la vallée d’A Lưới (Viêtnam central), ailleurs au Viêtnam, au Cambodge et au Laos, les personnes craignent pour leur vie et celle de leurs enfants à naître[36]. Conscients de la pollution et de ses effets, les habitants des régions affectées exprimaient une méfiance pour les produits alimentaires locaux[37].
Enfin, l’exposition à l’Agent orange et la destruction de l’écosystème ont contribué à la marginalisation de certaines populations. Dans la vallée d’A Lưới, la déforestation a mené à une destruction des lieux de vie ancestraux et des pratiques traditionnelles de groupes ethniques minoritaires. Forcés à se sédentariser, ils ont été relégués à des emplois subalternes et mal rémunérés, ce qui les a fortement précarisés[38].
Conclusion : la violence lente de la guerre, sur le temps long
À travers le cas de l’Agent orange, on comprend que les activités guerrières entraînent des conséquences néfastes sur le temps long, tant sur l’écosystème, la santé humaine que sur les liens sociaux. Au Viêtnam, la déforestation causée par la mission Ranch Hand a fortement impacté la faune et la flore. Les sols ont été durablement pollués, appauvris et dégradés. Cette destruction de l’environnement — considérée comme le premier cas d’écocide — a rendu les écosystèmes moins résilients, y compris face à la crise écologique en cours. Elle semble induire des impacts majeurs sur la santé des personnes. Alors que les États-Unis avaient pour cible principale la végétation, c’est bien la vie et la santé de millions de gens qui a été affectée par l’exposition directe ou indirecte à la dioxine. Les effets intergénérationnels sur la santé indiquent une forme de persistance des dommages causés par ce conflit armé.
L’étude de l’Agent orange permet une réflexion plus large sur ce qui constitue la violence de la guerre. Le philosophe étatsunien Rob Nixon qualifie la pollution de « violence lente », soit une violence diffuse dans le temps et l’espace, à la fois silencieuse et destructrice. Contrairement à l’évènement brusque et localisé d’une explosion, les dommages causés par les herbicides sont peu spectaculaires, étalés dans le temps, mais non moins dévastateurs[39].
Cette compréhension de la violence est généralisable. Le Viêtnam n’est pas un cas isolé : la guerre ravage les écosystèmes. En Ukraine, par exemple, alors que la pollution liée aux activités militaires était déjà un problème avant les invasions russes de 2014 et 2022, ces dernières ont aggravé la dégradation de l’écosystème[40]. Le ministère ukrainien de la Protection de l’environnement et des ressources naturelles fait état de la destruction de plus de 280 000 hectares de forêt depuis février 2022. Selon l’ONG Ecoaction, le minage du barrage de Khakova le 6 juin 2023 entraînera de graves perturbations environnementales en amont et en aval du fleuve Dniepr[41]. En plus de cela, plus de 14 500 tonnes d’hydrocarbures et 2 000 m3 de produits toxiques divers ont été déversés sur les sols du fait de la guerre actuelle[42]. Kiev a par ailleurs notifié qu’elle comptait faire reconnaître l’écocide commis par la Russie et en demander réparation[43]. Quelle que soit l’issue de la guerre, il est déjà acquis qu’elle entrainera des conséquences pour les écosystèmes, pour la santé et pour les sociétés sur le long terme. Il reste à préciser lesquelles et leur ampleur.
Anne Nguyen
GRIP, Groupe de Recherches et d’informations sur la Paix et la Sécurité.
Le GRIP, Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité, est un centre de recherche indépendant situé à Bruxelles, reconnu comme organisation d’éducation permanente par la Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique).
Anne Nguyen est chargée de recherche au sein du GRIP. Elle est détentrice d’un Master en Relations Internationales – sécurité, paix et conflits à l’Université libre de Bruxelles (ULB) et d’un Doctorat en sciences politiques de l’ULB. Ses domaines d’expertise sont les études de paix, les problématiques post-conflit et les questions environnementales liées à la conduite de la guerre.
[1] La deuxième guerre d’Indochine est aussi connue sous les appellations de « Guerre du Viêtnam » ou « Guerre américaine ». Ces appellations sont restrictives. Le théâtre du conflit a couvert le Viêtnam, le Laos et le Cambodge. S’y sont opposées les forces armées étasuniennes, australiennes, néo-zélandaises et sud-coréennes d’une part, et d’autre part celles de la République Socialiste du Viêtnam, le Front national de Libération du Sud-Vietnam au Viêtnam, les Khmers rouges au Cambodge et le Pathet Lao au Laos.
[2] ZIERLER David, The invention of ecocide: agent orange, Vietnam, and the scientists who changed the way we think about the environment, University of Georgia Press, 2011.
[3] Committee of struggle against U.S-Diem persecution of South Vietnamese Intellectuals, New war crime in South Vietnam. Spraying by U.S planes of toxic chemicals!, Publication officielle, 1963. Openvault, « Vietnam: a Television History; Interview with Ton-That Tung, 1981 », The Vietnam Collection, consulté le 8 mai 2023. BORTON Lady « Lý », entretien avec Anne Nguyen, le 7 février 2021 ; ZIERLER David, Op. cit.
[4] Committee for Scientific Cooperation with Vietnam, correspondance du 21 octobre 1978, lettre adressée Edward L. Cooperman à Tôn Thất Tùng, Archives de l’Université de Yale, accédées en septembre 2019. HAY, Alastair, « Ho Chi Minh City conference: Defoliants in Vietnam: the long-term effects », Nature, vol. 302, 1983, pp. 208-209. DWERNYCHUK Wayne, entretien avec Anne Nguyen, le 9 avril 2019.
[5] DWERNYCHUK Wayne et al., op. cit. WEIDMAN Richard, entretien avec Anne Nguyen, le 8 novembre 2019.
[6] DWERNYCHUK et al., op. cit.
[7] STELLMAN Jeanne et STELLMAN Steven, « The extent and patterns of usage of Agent orange and other herbicides in Vietnam », Nature, vol. 422, pp. 681-687.
[8] Phung Tửu Bôi est un botaniste Vietnamien, parmi les pionniers de la question environnementale et sanitaire des épandages de défoliants au Viêtnam. Il travaille actuellement à reforester les zones épandues et prévenir l’exposition des populations sur la vallée d’A Lưới. Il fait partie des experts de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
[9] ASCHWANDEN Christie, « Through the Forest, a Clearer View of the Needs of a People », New York Times, 18 septembre 2007.
[10] PHUNG Tửu Bôi, entretien avec Anne Nguyen, le 4 mai 2018.
[11] ZIERLER David, op. cit.
[12] BIGGS David, Footprints of War: Militarized Landscapes in Vietnam, University of Washington Press, 2018.
[13] « L’écocide entre dans la Code pénal, “un pas en avant pour la nature” », RTBF, 21 juillet 2023.
[14] Cour pénale internationale, Statut de Rome de la Cour pénale internationale, ouvert à la ratification le 17 juillet 1998, entré en vigueur le 1e juillet 2002.
[15] MONTAVON Camille et DESAULES Marie, « Regards croisés sur le crime d’écocide : des tentatives de concrétisation du concept, entre société civile et institutions (inter)nationales », Droit et société, n.112, 2022, pp. 643-662.
[16] TRAN Thị Tuyết Hạnh, HARDEN Fiona et al., « Knowledge, attitudes and practices to reduce exposure among residents living near Danang dioxin hot spot – 2.5 years after a preventive intervention », Organohalogen Compounds, vol. 75, 2013, pp. 1325-1330.
[17] L’Environmental Protection Agency (EPA) est l’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis. DWERNYCHUK Wayne et al., « Dioxin reservoirs in southern Viet Nam—A legacy of Agent orange”, Chemosphere, vol.47, n.2, 2002, pp. 117-137. SCHECTER Arnold, LÊ Cao Dai, HOANG Dinh Cau et al., « Chlorinated dioxins and dibenzofurans in human tissues from general populations: a selective review », Environmental Health Perspectives, vol. 1, suppl. 1, pp. 159-171.
[18] STELLMAN Steven, STELLMAN Jeanne, « Exposure opportunity models for Agent orange, dioxin, and other military herbicides used in Vietnam, 1961-1971 », Journal of Exposure Analysis and Environmental Epidemiology, vol. 14, n. 4, 2004, pp. 354-362.
[19] [F]orme grave d’acné [… qui] se traduit par des modifications parfois spectaculaires de la peau du visage, du dos, des cuisses : apparition rapide de comédons, kystes et pustules qui peuvent modifier complètement un visage. Source: https://www.dictionnaire-medical.net/term/30970,1,xhtml#ixzz88OJW0SDw
[20] Openvault, « Vietnam: a Television History; Interview with Ton-That Tung, 1981 », The Vietnam Collection, consulté le 8 mai 2023.
[21] SCHUCK Peter, Agent Orange on trial, Belknap Press of Harvard University Press, 1987.
[22] National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine, Veterans and Agent Orange: Update 11, Rapport biennal, 2018.
[23] MARTINI Edwin, loc. cit., FOX Diane, One significant ghost: Agent Orange narratives of trauma, survival, and responsibility, University of Washington, 2007.
[24] PORTER Margaret, entretien avec Anne Nguyen, le 6 novembre 2019. ĐẶNG Thị Hồng Nhựt, entretien avec Anne Nguyen, octobre 2016. TRẦN, Tố Nga, Ma terre empoisonnée : Vietnam, France, mes combats, Stock, 2016. WILCOX Fred A., Scorched earth: legacies of chemical warfare in Vietnam, Seven Stories Press, 2011.
[25] WILCOX Fred A., loc. cit. Openvault, « Vietnam: a Television History; Interview with Ton-That Tung, 1981 », The Vietnam Collection, consulté le 8 mai 2023. BORTON Lady « Lý », entretien avec Anne Nguyen, le 7 février 2021.
[26] Aspen Institute, « Promoting Hope and Dignity: A long-term humanitarian response to Agent orange and dioxin in Vietnam », The Agent orange in Vietnam Program, consulté le 15 mai 2023. LÊ Thị Nhậm Tuyết, JOHANSSON Annika, « Impact of Chemical Warfare with Agent orange on Women’s Reproductive lives in Vietnam: A Pilot Study », Reproductive Health Matters, vol. 9, n. 18, 2001, pp. 156-164.
[27] DWERNYCHUK et al., op. cit.
[28] Id.
[29] Id.
[30] TRẦN, Thị Tuyết Hạnh et al., « Sustainability of Public Health Interventions to Reduce the Risk of Dioxin Exposure at Severe Dioxin Hot Spots in Vietnam », Journal of Community Health, vol. 40, n. 4, pp. 652-659.
[31] MARTIN Michael, Vietnamese Victims of Agent orange and U.S.-Vietnam Relations, Congressional Research Service Report, 28 août 2012.
[32] Officiel vietnamien saisi des questions d’Agent orange, entretien avec Anne Nguyen, mars 2020.
[33] Chercheuse en santé publique 1, entretien avec Anne Nguyen, le 26 avril 2018. NGO Anh Đào et al., « Voices from Vietnam: experiences of children and youth with disabilities, and their families, from an Agent orange affected rural region », Disability & Society, vol. 28, n. 7, 2013, pp.955-969.
[34] UMEGAKI Michio, VŨ Lê Thão et TRẦN Đức Phấn, « Embracing human insecurity : Agent Orange-Dioxin and the legacies of the war in Viet Nam », dans UMEGAKI Michio, THIESMEYER Lynn et WATANABE Atsushi (Dirs.), Human insecurity in East Asia, United Nations University Press, 2009, pp.21-47.
[35] Chercheuse en santé publique 1, entretien avec Anne Nguyen, le 26 avril 2018. Chercheuse en santé publique 2, entretien avec Anne Nguyen, juin 2018.
[36] BIGGS David, loc. cit.
[37] BIGGS David, op. cit.
[38] MAÎTRE Jacques, Viêt Nam central : renaissance de la vallée d’A Lưới après les bombes américaines et l’agent orange : 1961-2011, L’Harmattan, 2013.
[39] NIXON Rob, Slow violence and the environmentalism of the poor, Harvard University Press, 2011.
[40] MELNYK Oleksiy, « Ukraine’s cold war legacy 12 years on », dans BAILES Alyson, MELNYK Oleksiy et ANTHONY Ian (Dirs.), Relics of the Cold War, SIPRI, 2003, pp. 35-66. MCKENZIE Jessica, « War has been an environmental disaster for Ukraine », The Bulletin of Atomic Scientists, 15 février 2023. LEFIEF Jean-Philippe, « L’Ukraine entend faire reconnaître l’« écocide » commis par la Russie et en demander réparation », Le Monde, 21 avril 2023.
[41] EBOULE Christian, « Barrage détruit en Ukraine : quelles graves conséquences pour les civils et l’environnement ? », TV5 Monde, 07 juin 2023.
[42] Ministry of Environmental Protection and Natural Resources of Ukraine, « Dashboard with data on environmental threats », Ecozagroza, consulté le 23 mail 2023.
[43] LEFIEF Jean-Philippe, op. cit.
Crédit photo : A Vietnamese villager rows his boat through an area of forest devastated byn Agent Orange – 1970, Photo taken by Lê Minh Trường.
LIRE : L’Agent orange au Vietnam : la violence lente de la guerre à travers la destruction des écosystèmes
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Source : https://www.grip.org/lagent-orange-au-vietnam-la-violence-lente-de-la-guerre-a-travers-la-destruction-des-ecosystemes/
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Les Notes d’analyses et les Eclairages du GRIP sont gratuits, librement téléchargeables sur leur site et diffusés à plusieurs milliers d’exemplaires par voie électronique.
Le lien contient un fichier téléchargeable de l’article.
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A LIRE sur le sujet.
●”Les effets de l’agent orange sur les ressources naturelles du Vietnam”, blogue de l’Asie du Sud Est, 2 juillet 2018, Ingrid Welschinger, en accès libre.
●”L’agent orange : 60 ans de lutte contre un crime colonial en Asie du Sud Est”, Perspectives Décoloniales, 10 décembre 2022, L.Quizoz, en accès libre.
●”L’agent orange au Vietnam, hier et aujourd’hui”, Viet Nam Oi!, 8 décembre 2023, Yves Duchene, en accès libre.
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Illustration : English:
Valley of A Luoi. Kan Lay, 55 years old, and her son, Ke Van Bec, 14 years old, physically and mentally handicapped, pose in front of the billboard denouncing the operation Ranch hand. Date December 2004 Source Alexis Duclos Author Alexis Duclos (Permission is granted to copy, distribute and/or modify this document under the terms of the GNU Free Documentation License, Version 1.2 or any later version published by the Free Software Foundation; with no Invariant Sections, no Front-Cover Texts, and no Back-Cover Texts. A copy of the license is included in the section entitled GNU Free Documentation License.)
Vallée d’A Luoi. Kan Lay, 55 ans, et son fils Ke Van Bec, 14 ans, handicapé physique et mental, posent devant le panneau d’affichage dénonçant l’opération Ranch hand. Selon le photographe Alexis Duclos, la photo de Kan Lay et de son fils a été réalisée dans le cadre d’un reportage photo sur l’agent orange. La mère et son fils ont posé volontairement pour la photo parce qu’il était clairement entendu qu’elle voulait montrer au monde les effets des armes chimiques telles que l’agent orange, en particulier sur son fils. Par conséquent, l’utilisation de la photo sur Wikipedia, ou tout autre média public, semble être conforme aux intentions de la femme lorsque la photo a été prise, et ne viole donc vraisemblablement pas les droits de la personnalité.
La photographe a fourni ces informations complémentaires :
Vietnam, décembre 2004, Vallée d’A Luoi. Non loin de la route menant à Ho Chi Minh, Kan Lay, une femme de 55 ans, tient dans ses bras son fils de 14 ans, Ke Van Bac, handicapé physique et mental. Pendant la guerre [du Viêt Nam], Kan Lay vivait dans la région d’A Luoi. « J’étais dans la forêt, j’ai vu des avions nous jeter de la poudre, ça nous piquait les yeux, ça nous brûlait la peau… » Depuis ce jour, son mari et trois de ses enfants sont morts d’un cancer. Pour illustrer la photo, mère et fils posent devant un panneau dénonçant l’opération « Ranch Hand » installé sur l’ancien aéroport militaire d’A Sho, dans la vallée d’A Luoi. Photo et texte ci-dessus fournis par Alexis Duclos