PARTIE 1
Il reste des langes à disposition ! C’est le sujet d’un mail que je viens de recevoir.
Non, ce mail n’est pas la création d’un quelconque système d’intelligence artificielle qui aurait mal interprété mes recherches sur internet en imaginant peut-être, avec je ne sais quels algorithmes, que je suis une jeune mère en manque de langes. C’est un mail officiel reçu du service fédéral « Intégration sociale » (je suppose comme ancien président de CPAS).
Ce département (qui gère notamment le budget fédéral du revenu d’intégration) est l’interface entre les acteurs sociaux locaux, dont les CPAS, et le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). « Le Fonds européen d’aide aux plus démunis soutient les actions menées par les pays de l’UE pour apporter une assistance matérielle aux plus démunis. Il s’agit notamment de denrées alimentaires, de vêtements et d’autres biens essentiels à usage personnel, tels que des chaussures, du savon ou du shampoing. »
Qui pense que les langes ne sont pas une lourde charge pour les familles pauvres ? Distribuons donc des langes aux plus démunis.
Ce réflexe politique et associatif, quasiment pavlovien (un problème = une aide spécifique), rapproche d’une certaine manière gauche généreuse et droite compassionnelle, en tout cas quand l’aide est conditionnée aux revenus. Cette approche envahit nos systèmes de redistribution des revenus depuis des années ; elle le pervertit aussi.
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Philippe DEFEYT,
Economiste