La dispersion plutôt violente du rassemblement ludique du Bois de la Cambre, initié par une invitation-gag du 1^er avril, a suscité beaucoup de réactions, même au-delà des frontières. Certaines images en ont choqué beaucoup. Elles montrent une dureté, voire une violence disproportionnée par rapport à d’autres événements similaires dispersés sans autant de brutalité.

Nous avons reçu le témoignage d’un jeune participant présent lors de ces événements. Ce texte, plutôt lyrique, montre les émotions que peut susciter l’attitude de certains membres des forces de l’ordre auprès d’une partie de la jeunesse de plus en plus frustrée de voir ses moindres faits et gestes contrôlés. Nous sommes bien conscients que cette carte blanche suscitera des réactions. Nous avons voulu la publier pour éclairer un débat que vous aurez peut-être à cœur de développer.

POUR

Carte blanche/billet d’humeur

Citoyennes, citoyens, c’est bien de la violence accaparée par quelques chiens psychopathes dont nous voulons parler ici. La violence ne peut être détenue que par un seul côté. La force et la bravoure doivent se charger de faire face et de tenir tête. Le rassemblement doit être la réponse à la dissolution sociale imposée.

Politiquement, comment pouvons-nous accepter qu’une simple conférence de presse médiatisée prenne le pas sur la démocratie ? Est-ce pour cela que nos aïeux se sont battus ? Pour une tyrannie de l‘ordre sur tout ce qui tombe dans son emprise impériale ? Compte tenu de la répression industrialisée et catégorique, exprimer une narration alternative est devenue un impératif. Au-delà des convictions morales institutionnalisées qui tranchent sans appel le destin de nos vies, il nous faut prendre conscience de la métamorphose sociologique profonde qui est en jeu. Une transformation en gestation de nos rapports sociaux rendue possible par la récente technologie permettant de limiter nos contacts et introduire une distance entre les acteurs de la société tout en en accélérant le fonctionnement.