Un délire démocratique

Et si on inversait les priorités ?…

Dans l’ordre juridique international, pour autant que l’on puisse en imaginer un, le droit du commerce, de la circulation des marchandises et de la protection des investissements, se taille une part grandissante, grâce à de nombreux accords bilatéraux et des accords thématiques qui prévoient une justice « à part » destinée à discipliner les Etats qui voudraient se donner des objectifs et des moyens « gênants » pour assurer une trop grande protection à leurs populations.

« I had a dream »

Tentons maintenant un autre exercice. Et si les droits de l’homme, les droits simplement humains avaient la primeur dans les traités !

On verrait les délégations gouvernementales américaine et européenne se rencontrer pour « négocier » des améliorations de la vie publique, des choix de bien-être et de liberté, des protections contre les abus de pouvoir. Elles seraient escortées de représentants des plus illustres associations des droits de l’homme, chacune d’elles désirant faire avancer tel ou tel aspect de la grandeur humaine : liberté d’expression, égalité hommes-femmes, respect de la vie privée, droit à l’alimentation, droit au logement, droit à l’eau, défense du consommateur, propagation de la paix.

Ce que l’on discuterait dans une telle conférence ? La possibilité pour ces associations d’attaquer en justice des entreprises et des Etats qui remettraient en cause des droits humains de base, ou auraient seulement l’intention explicite ou non de les remettre en cause.

On érigerait de nouveaux tribunaux spéciaux, composés de personnalités sélectionnées expressément pour leur attachement profond aux droits de l’homme, pour leur connaissance pointue des dossiers sectoriels qui leur seraient soumis, pour leur parcours professionnel irréprochable dans la promotion d’un monde meilleur.

Ces tribunaux, au cours de séances retransmises sur les réseaux sociaux, sur internet, et dans tout média qui le désirerait, se tiendraient dans des salles ouvertes, accessibles, avec choix de la langue pour les protagonistes.

Ils pourraient, sur demande d’une partie intéressée de la population, faire retirer des lois liberticides, exiger des dédommagements à une entreprise qui aurait abusé de sa position, qui aurait mis sur le marché un produit menaçant la santé, ou voudrait contourner une législation nationale ou régionale plus efficace que celle qu’elle prône.