Le 18 mars, l’UE a signé un accord controversé avec la Turquie: il prévoit en effet de renvoyer tous les réfugiés arrivant en Grèce vers la Turquie. Cet accord aurait été conçu pour couper la route de l’exode en mer Égée, mais en réalité, il forcera tout simplement les réfugiés à emprunter des parcours encore plus dangereux pour fuir la guerre et les persécutions.
En signe de protestation, de nombreuses agences et associations d’aide humanitaire inquiètes de la détérioration des conditions de vie des migrants et migrantes, comme Médecins sans frontières (MSF), le HCR et Save the children, ont clos une grande partie de leurs sites en Grèce. Cet accord signifie deux choses: les réfugiés seront toujours plus nombreux à prendre de plus grands risques pour vivre en sécurité, et trouveront encore moins de lieux d’accueil et de secours.
Et au milieu de tout cela, il y a aussi un danger pour les bénévoles, désormais menacés par la justice. Mais au moins, c’est quelque chose que nous pouvons changer! La Commission européenne veut poursuivre en justice celles et ceux qui offrent une assistance humanitaire aux réfugiés, et elle nous demande à nous, citoyens européens, ce que nous en pensons. Nous devons lui dire de ne pas punir les hommes et les femmes courageux qui aident les réfugiés lorsqu’ils en ont le plus besoin: maintenant!
Au début du mois, une Danoise a été arrêtée pour avoir conduit une famille syrienne du sud du Danemark à Copenhague. Aujourd’hui, son acte de générosité lui vaut un procès pour trafic d’êtres humains. Son mari risque lui aussi une amende pour avoir offert à cette famille un café et des biscuits, puis les avoir conduits à la gare où il leur a acheté des billets pour la Suède.
Un passeur est quelqu’un que l’on paie pour traverser une frontière. Mais lorsque des citoyens ordinaires offrent une assistance humanitaire aux réfugiés, ou font preuve de gentillesse envers un autre être humain, ils n’en retirent pas de bénéfice financier: c’est simplement un geste d’humanité.
La situation se dégrade rapidement; deux réfugiés syriens se sont immolés par le feu pour protester contre les politiques inhumaines de l’UE à l’encontre des migrants et des milliers d’entre eux sont aujourd’hui bloqués entre la Grèce et la Macédoine, sous les gaz lacrymogènes. Nous ne pouvons pas laisser nos sociétés dégénérer au point d’autoriser les autorités à arrêter les citoyens qui choisissent d’aider les plus vulnérables.
Unissons-nous pour qu’au milieu de cette crise humanitaire chaque jour un peu plus grave, celles et ceux qui consacrent leur temps et leur cœur à aider les personnes qui en ont le plus besoin, ne soient plus menacés par les tribunaux.
Nous ne pouvons pas laisser l’Europe s’embourber dans cette crise humanitaire dont elle est à l’origine. Et si nos pays ne savent pas comment avancer, nous, les citoyens d’Europe, devrions être capables de continuer à répondre par des actes d’hospitalité envers celles et ceux qui en ont besoin.
Avec espoir,
Mika (Bordeaux), Olga (Rome), Jörg (Hambourg), Virginia (Madrid) et toute l’équipe de WeMove.EU
WeMove.EU est un mouvement ouvert à toutes celles et ceux militant pour une meilleure Union européenne, attachée à la justice sociale et économique, à la gestion durable de l’environnement et à l’implication des citoyens dans les processus démocratiques.