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MOZAMBIQUE : UNE GUERRE “TOTAL” ?

Deuxième partie

Simplismes

La religion est l’arbre qui cache la forêt
« Une nouvelle menace islamiste », titre l’éditorial du Monde du 31 mars au sujet du Mozambique.
Pour la quasi-totalité des observateurs, écrit Claire Debrat, « la religion est l’arbre qui cache la forêt » .
Et Joseph Hanlon se risque à un parallélisme osé, mais éclairant : peu importe, à l’époque, que les guérilleros de la Renamo étaient persuadés de livrer « le combat de Dieu » et peu importe la cruauté des atrocités qu’ils commettaient, personne ne les qualifia jamais de ‘terroristes chrétiens’ ». Ce que nous faisons aujourd’hui à l’égard des insurgés du Cabo Delgado, désignés comme « terroristes islamistes » .

Or – je cite de mémoire –, « les formes d’expression des conflits ne doivent pas être confondues avec leurs causes », rappelait naguère l’économiste et historien libanais Georges Corm.
S’il est vrai qu’aux yeux de beaucoup, l’étiquette jihadiste accolée aux insurgés du Cabo Delgado semble suffire pour clore le dossier, divers chercheurs se penchent de façon moins idéologique, sur les causes « profanes » de la crise.
Ainsi, l’étude d’Eric Morier-Genoud, entamée en 2018 et déjà évoquée, tente de s’écarter quelque peu du prisme religieux propre à l’orientalisme occidental ainsi que des visions complotistes qui attribuent l’insurrection islamique à une conspiration, soit de la CIA, soit des multinationales pétrolières, soit de fractions d’opposition au sein de Frelimo. En se penchant sur les dynamiques internes de la communauté musulmane mozambicaine.

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