Il y a de ces films qui frappent juste, qui touchent dans la société les problèmes, les défis, les joies, les modes de vie naissants. Avec des moyens somme toute mesurés, des comédiens sensibles et justes, une comédienne de très haute intensité, un scénario ni prosélyte ni extravagant, Fabien Gorgeart nous donne son premier long métrage, Diane a les épaules, à la découverte des nouvelles contrées de la procréation. Avec des pointes de comédie d’une veine parfois exquise.
Une femme fait un bébé pour un couple d’amis homosexuels. En toute liberté, avec une certaine aisance psychologique, elle dispose même de conditions matérielles correctes pour mener à bien son aventure qui porte l’acronyme affreusement technique de GPA.
Mais voilà, le don ou la « production » d’un bébé, c’est long, ce sont neuf mois durant lesquels il peut se passer des choses, des rencontres, des inspirations, des envies. La GPA n’est pas une privation de liberté, surtout pour une femme dont la stature est manifestement digne, belle et généreuse. L’interprétation de Clotilde Hesme est sûre, juste et convaincante.
Elle rencontre donc un homme, électricien, équilibré et attentif, qui découvre la grossesse et ses destinataires, en vivant cela bien et mal, tandis que le couple des artistes destinataires vit sa vie durant neuf mois d’une attente « extérieure ».
Les relations humaines sont belles, complexes, dramatiques et sans exagération, nourries et jamais banales. Le bébé qui naît aura une vie qui nous est totalement inconnue, comme restera à inventer la relation de Diane avec son amant éconduit de cette procréation.
Le FIFF (festival international du film francophone de Namur) s’est terminé sur le lancement de cette œuvre hors compétition. Scrutez ses sorties en salle, ou ailleurs. Diane a les épaules a la carrure d’un très bon film.