En se plaçant résolument en travers des accords de libre-échange qui devaient lier les économies de part et d’autre de l’Atlantique, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pose un geste politique historique.
Les parlementaires, qui devraient rapidement être suivis par leur gouvernement, ont échappé à la fausse modernité de la protection des marchandises et des investissements, ils ont échappé aux desseins dits incontournables des pilleurs de sociétés, ils ont remis le politique en selle face à la loi économiciste, ils ont vaincu le chantage, ils ont surmonté la peur.
Ce 12 octobre 2016, la Fédération Wallonie-Bruxelles est le premier pouvoir politique en Europe à répondre à la formidable demande des 3.000.000 de signataires. Et la Wallonie devrait suivre dans les prochains jours, empêchant de facto la Belgique de ratifier le CETA dans le calendrier prévu.
Rappelons que ce n’est pas une fronde. Les traités CETA et TTIP ont été mûrement débattus, après des instructions contradictoires poussées, après la rédaction d’un rapport parlementaire de grande qualité. La Fédération Wallonie-Bruxelles est donc dès à présent un exemple pour les régions et les villes d’Europe qui se sont placées dans la zone « CETA & TTIP free ». Une fameuse perche est tendue à chaque citoyen et chaque pouvoir européen pour qu’ils s’engagent dans une refonte sérieuse de l’Europe. Refaisons notre Europe plutôt que de l’aliéner aux entreprises transnationales.
La démocratie en Europe vient de gagner par résistance. Aux démocrates debout de commencer à gagner par des mesures construtives.