CETA: le topo du poto-poto

Mise à jour samedi 29 octobre, 13h35

Il y a 15 jours précisément, le Parlement wallon votait une motion s’opposant à la signature du CETA. Aujourd’hui, il s’apprête à se réunir pour entériner l’accord intra-belge comme on le nomme désormais. Celui-ci, rendu public ce jeudi midi, a suscité d’innombrables réactions et dans des sens très divers. En voici une sélection.

Celui sur qui tous les regards se sont portés depuis 15 jours s’explique sur l’accord.
En version courte sur RTL-TVI
En version longue sur le RTBF
Devant le Parlement wallon

Jean Quatremer de Libération a été particulièrement bien inspiré durant le feuilleton “Wallonie contre le monde entier”. Ceta: la Wallonie entre raison et assentiment constitue une bonne synthèse de ce que l’on peut à ce stade dégager de l’accord.

Pierre Defraigne, ancien directeur adjoint au Commerce à la Commission européenne, emboîte le pas de Paul Magnette pour considérer que «l’accord intervenu sur le CETA tue le projet de TTIP».

Mobilisé depuis la première heure sur les traités transatlantiques, Raoul Marc Jennar a un point de vue modéré qu’il publie sur son site. Pour lui, “il est interdit de parler de «capitulation». Il y a des avancées considérables”. Au point qu’il se demande si la Commission, les 27 pays membres et le Canada vont accepter le texte.

La première analyse d’Ecolo est très critique. Des points positifs, oui mais à portée incertaine ou limitée et des engagements importants pris ne sont pas tenus. La conclusion en est “qu’il n’est pas possible d’atteindre un accord à la hauteur des objections sans modifier le texte du CETA en lui-même, sans relancer la négociation sur l’Accord dans son ensemble”.

Le Canada a réagi prudemment ce jeudi. A entendre sur la chaine TVA ou à lire sur le site du Devoir, journal indépendant.

Du côté de la société civile, la FUGEA (Fédération Unie de Groupements d’Eleveurs et d’Agriculteurs) a réagi sans tarder, considérant que le CETA reste une catastrophe. Pour son porte-parole Stéphane Delogne, il aurait fallu rouvrir les négociations sur le texte du traité et il faudrait un monitoring mis en place dès l’application du traité.

Le CNCD-11.11.11, fer de lance de la mobilisation citoyenne contre les traités transatlantiques en Belgique, fêtait ses 50 ans ce 27 octobre. L’ONG aurait sûrement préféré un autre genre de cadeau que l’accord du jour. Notons que Paul Magnette assume ses actes, il est venu s’expliquer en personne au siège de l’association. Si vous disposez d’un compte facebook, voici des photos de la rencontre.

Par l’entremise d’Arnaud Zacharie et Michel Cermak, le CNCD a livré une analyse à chaud des documents négociés. Elle demande à être approfondie avec une expertise juridique.

La coupole qui a mené la campagne STOP TTIP/CETA a par ailleurs diffusé un communiqué de presse. Son intitulé CETA: la démocratie s’invite à la table des négociations donne la tendance. Les lignes ont bougé et c’est un acquis même si le traité reste déséquilibré.

Enfin, la twittosphère s’est sacrément agitée dès l’annonce d’un accord. La guerre des hashtags a battu son plein, qui se résume comme ci-dessous.

La bataille de la com a évidemment débordé des réseaux sociaux, chaque parti cherchant à convaincre du bien-fondé de son analyse. Ce que circonscrit ce sujet de la RTBF.

Vendredi aura été une journée en accélération constante. Dès le matin, le gouvernement germanophone donnait son accord pour la signature de l’accord. Le suivirent le Parlement wallon et les parlements bruxellois dans l’après-midi. En début de soirée, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles concluait.

Tout est allé encore plus vite ensuite. Tous les Etats membres de l’UE ainsi que le Canada ont approuvé l’ensemble des textes qui composent le traité. Et dans la foulée, Donald Tusk annonçait un sommet européen dimanche midi à Bruxelles qui donnera lieu à la signature de cet accord de libre-échange.

Ce samedi à 11h, Didier Reynders, en sa qualité de vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a signé l’accord belge au traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. En présence de Cecilia Malmström, commissaire européenne au Commerce, Mauro Petriccione, négociateur en chef pour la Commission européenne, Olivier Nicoloff, ambassadeur du Canada en Belgique, et Jean-Pierre Tanghe, président de la Chambre de commerce belgo-canadienne.