Le 1er mai, juste une fête pour une histoire du passé? Travailleurs sous pression, demandeurs d’emploi stigmatisés, retraités malmenés, réforme des lois sur le travail, recul de l’âge de la pension, uberisation, burn-out… Que l’on pense aux gens dans leur quotidien, aux mesures du gouvernement fédéral belge ou à l’évolution du monde du travail, un constat s’impose. Le 1er mai est une journée de luttes plus actuelles que jamais.
Un souvenir et un avenir
L’illustration, couverture d’un numéro de POUR en 1976, est un clin d’œil au passé. C’est aussi une invitation future. Devenu une coopérative début 2017, POUR déploie un projet renouvelé. Nous vous réservons quelques nouveautés à découvrir très prochainement. Et l’une de celles-ci concernera directement le travail…
Un rendez-vous
Un rendez-vousSi vous êtes à Bruxelles ce lundi, passez nous dire bonjour place Rouppe à la fête du 1er mai organisée par la FGTB. Début des festivités à 14h avec fanfare, animations pour enfants et concerts. POUR y tiendra un stand dans le village associatif.
Programme
14h00: Meeting (place Fontainas)
14h45: Début du cortège
15h00: Concert – Indigo Mango & the Kameleons
16h30: Concert – The Grey Stars
18h30: Concert – Kid Noize
20h00: Clôture
Une tranche d’Histoire
Samedi 1er mai 1886, Chicago. Les syndicats américains et le journal anarchiste The Alarm avaient choisi cette date pour organiser un mouvement en faveur de la journée de 8 heures. La grève, suivie par 340.000 salariés, paralysa quelque 12.000 usines à travers les Etats-Unis. Cette journée d’action aura des conséquences inattendues pour la classe ouvrière internationale et deviendra un symbole de ses luttes.
La suite avec cet extrait du film Howard Zinn, Une histoire populaire américaine, réalisé par Olivier Azam et Daniel Mermet et produit par la coopérative Les Mutins de Pangée.
Un livre
Cette Histoire du Premier Mai, parue en 1953 puis rééditée à plusieurs reprises, est devenue un classique. On la doit à Maurice Dommanget (1888-1976), instituteur, syndicaliste révolutionnaire et auteur méconnu de dizaine de publications sur la Révolution française et le mouvement ouvrier. L’ouvrage est sans équivalent en langue française car il est l’œuvre d’un témoin contemporain qui l’a enrichi année après année.
Le livre remonte aux origines, des luttes lointaines pour la limitation du temps de travail, bien avant que cette date ne devienne la journée internationale des travailleurs en 1889, puis la fête du travail. C’est un pan important de l’histoire sociale des 19ème et 20ème siècle qui est ainsi retracé pour en arriver au début des années 1950.
Mais ce n’est pas que de l’histoire révolue comme le souligne Charles Jacquier dans sa préface, laquelle fait aujourd’hui écho à la situation de crise(s) que nous connaissons.
«Il faudra avant tout adopter une revendication unifiante, telle celle des 8 heures au 19ème siècle, autour de laquelle une classe salariale morcelée et précarisée pourrait se retrouver majoritairement afin d’imposer de nouveaux droits, indispensable premier pas non seulement pour arrêter les reculs sociaux mais aussi pour refonder en actes l’espoir d’une autre société enfin humaine et solidaire».
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Histoire du Premier Mai
Maurice Dommanget
éditions Le mot et le reste, 2006, 536 pages
ISBN: 9782915378238
